Il faut investir davantage dans les systèmes de santé pour se préparer aux chocs futurs, selon l’OCDE

Il faut investir davantage dans les systèmes de santé pour se préparer aux chocs futurs, selon l’OCDE

23/02/2023 – Au vu des répercussions considérables de la pandémie de COVID-19 sur les populations et l’économie mondiale, les pays doivent adapter de toute urgence leurs systèmes de santé afin de mieux faire face aux chocs futurs. S’il est nécessaire d’investir massivement dans les personnels de santé, il faut aussi accroître les dépenses allouées à la prévention et aux infrastructures numériques, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

Ce rapport, intitulé Ready for the Next Crisis? Investing in Health System Resilience, montre que même les systèmes de santé les plus avancés au monde n’ont pas résisté à la pandémie de COVID-19. En 2020, l’espérance de vie a reculé dans 75 % des pays de l’OCDE. 34 % environ des décès cumulés imputables au COVID-19 concernaient des résidents d’établissements de soins de longue durée en avril 2022. Le rapport pointe trois grandes failles dans les systèmes de santé : manque de préparation, manque de personnel et manque de financements.

En moyenne, 35 % des habitants des pays de l’OCDE souffraient d’une maladie ou d’un problème de santé chronique en 2019. Or une forte prévalence des maladies chroniques amoindrit la résilience des populations, d’où une augmentation de la mortalité due au COVID-19. Pourtant, les systèmes de santé des pays de l’OCDE consacrent moins de 3 % de leurs dépenses totales de santé à la prévention.

Le rapport montre que les ressources humaines jouent un rôle déterminant dans la résilience des systèmes de santé. Le nombre insuffisant de personnels de santé a davantage pesé sur la qualité des soins pendant la première année de la pandémie que, par exemple, le manque de lits d’hôpital. Plus le personnel médicosocial était nombreux, plus les taux de mortalité étaient faibles.

« La résilience des systèmes de santé a un effet positif considérable sur le plan social et économique. Les pays doivent mieux préparer leurs systèmes de santé à la prochaine crise pour renforcer leur résilience, atténuer les retombées des chocs et accélérer la reprise », déclare le Secrétaire général de l’OCDE M. Mathias Cormann. « Il faut promouvoir la santé publique, favoriser le maintien en poste des personnels du secteur médicosocial, optimiser la collecte et l’utilisation des données, et améliorer la coopération internationale, la résilience des chaînes d’approvisionnement, la gouvernance et la confiance afin d’améliorer non seulement l’accès aux services de santé, mais aussi la santé, le bien-être et la pleine participation à la société ».

Les séquelles de la pandémie pourraient perdurer pendant des décennies. Le bien-être des professionnels de santé a été mis à mal, et reste inférieur à ce qu’il était avant la pandémie. Un retard important reste à combler en matière de soins. Ainsi, on dénombre en 2020 11 millions de diagnostics et d’interventions chirurgicales non urgentes de moins qu’en 2019, dans 31 pays de l’OCDE. À ce retard s’ajoutent de nouveaux défis à relever, notamment le traitement des cas de « COVID long » et la forte hausse des besoins de soins de santé mentale, surtout chez les jeunes. Face aux pénuries de personnels qui persistent, il est difficile de combler ce retard.

Pour renforcer la résilience des systèmes de santé, il faut des investissements judicieux, une meilleure coordination (y compris pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement en produits médicaux plus résilientes) et une coopération mondiale renforcée en matière de santé. Par rapport aux dépenses réalisées en 2019, un investissement annuel ciblé correspondant à 1.4 % du PIB est nécessaire dans les pays de l’OCDE selon le rapport. La moitié environ de cet investissement devrait servir à étoffer les effectifs de professionnels de la santé et de la prise en charge de la dépendance en première ligne. Cela représenterait plus de trois millions de travailleurs supplémentaires dans les pays de l’OCDE.

Les auteurs du rapport préconisent également d’investir : dans les infrastructures de données de santé, notamment pour favoriser des informations en temps réel de qualité pour faire face aux chocs ; dans la prévention et les soins primaires pour protéger les populations ; dans l’élaboration des technologies de santé nécessaires pour faire face aux menaces futures ; et dans la capacité à veiller à ce que ces technologies puissent être déployées de manière efficace et équitable.

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.

Source: oecd

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