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Pourquoi les réalisations de Ghazouani passent inaperçues : décryptage d’un silence stratégique

Les actions du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani sont souvent ignorées. Entre attentes sociales, opposition politique et absence de communication, cette tribune explore les raisons profondes de cette invisibilité.

Dans l’arène mouvante de la sphère politique, où la clameur des promesses non tenues résonne plus fort que les actes accomplis, il arrive que l’œuvre d’un président se dilue dans le tumulte ambiant. La Mauritanie, sous la présidence de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, n’échappe pas à ce paradoxe : un pays en transformation silencieuse, dont les avancées tangibles peinent pourtant à émerger dans la conscience collective.

Il ne suffit pas de bâtir pour être vu. L’absence de communication efficiente est le premier voile qui recouvre les réalisations. Dans un monde saturé d’informations, où l’instantané l’emporte sur la profondeur, ne pas dire, ne pas montrer, c’est souvent équivalent à ne pas faire. Les chantiers entamés, les réformes entreprises, les efforts diplomatiques patiemment menés peuvent ainsi sombrer dans l’indifférence, faute d’avoir été racontés.

Plus encore, limiter sa communication aux canaux locaux, aussi essentiels soient-ils, revient parfois à prêcher des convaincus ou à parler dans le vide. Il est frappant de constater combien l’écho des réalisations mauritaniennes peine à dépasser nos frontières. Dans cette optique, il serait stratégique – et symboliquement fort – que le président s’exprime sur des plateformes internationales, comme une interview avec Christophe Boisbouvier sur RFI. Une telle prise de parole, loin de l’autosatisfaction, offrirait une occasion de rendre compte, d’expliquer, de dialoguer avec un public plus large et plus exigeant, tout en contournant les filtres partisans des médias domestiques.

Mais même lorsque les faits sont portés à la connaissance du public, l’imaginaire collectif, lui, fonctionne selon d’autres logiques. Les attentes, parfois nourries de décennies de désillusions ou de rêves trop vastes, peuvent brouiller la perception. Que vaut une réforme institutionnelle face à la faim dans le foyer, une route pavée face au jeune sans emploi ? Le citoyen attend souvent le miracle avant de reconnaître l’effort.

Et pourtant, les efforts sont là. Ils se heurtent à la réalité socio-économique d’un pays aux marges du désert, où la pauvreté n’est pas une donnée abstraite mais un quotidien vécu, enduré. Dans cet environnement, chaque avancée – aussi mesurée soit-elle – représente une lutte, un combat contre l’inertie des structures, contre les vents contraires de la mondialisation.

À cela s’ajoute la cacophonie politique, où la parole de l’opposition, légitime en démocratie, peut parfois se muer en négation systématique. Dans un tel climat, le discours devient arme, et l’objectivité une rare denrée. Minimiser l’adversaire est stratégie, ignorer ses réalisations devient une posture.

Les médias, quant à eux, jouent un rôle ambivalent. À la fois miroir de la société et créateurs de récits, ils façonnent ce que le peuple retiendra de ses gouvernants. Et quand l’attention médiatique se focalise sur les scandales ou les tensions, les progrès patientent dans l’ombre. Sans relais solide, même les plus nobles actions restent orphelines de reconnaissance.

Il serait pourtant injuste – et politiquement imprudent – de juger un mandat sans en avoir considéré les multiples facettes. La Mauritanie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, et elle ne sera pas celle de demain. Pour comprendre le rôle de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans cette transformation, il faut sortir des prismes réducteurs, interroger les chiffres autant que les témoignages, lire au-delà des discours officiels comme des critiques partisanes.

Car gouverner, dans un pays comme le nôtre, ce n’est pas seulement exister dans les bulletins d’informations. C’est tracer, parfois dans le sable, des chemins qui ne se voient qu’à distance. À nous, citoyens, intellectuels, journalistes, de cultiver cette lucidité : celle qui distingue l’absence d’actions de l’absence de bruit.

Suggestions des liens:

El Insaf célèbre les réalisations de quatre ans de gouvernance GHAZOUANI

Hommage au Leadership de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani

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