FPC, RAG et la réconciliation nationale : dépasser les malentendus pour construire une Mauritanie plurielle
FPC et RAG ne sèment pas la discorde. Ils plaident pour une Mauritanie plurielle et égalitaire. Mais le dialogue inclusif reste un défi crucial.
Contrairement aux accusations de certains courants politiques, les FPC de Samba Thiam et le RAG de Biram Dah Abeid ne cherchent pas à diviser. Ils portent une vision d’une Mauritanie multinationale et égalitaire. Mais leur refus du dialogue national inclusif interroge.
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FPC, RAG et le malentendu national
Non, les Forces de Progrès pour le Changement (FPC) de Samba Thiam et le Rassemblement des Actions pour une Mauritanie (RAG) de Biram Dah Abeid ne sont pas ces semeurs de discorde que certains voudraient présenter à l’opinion publique. Cette image déformée est nourrie par des courants politiques qui véhiculent une idéologie raciste et exclusiviste.
Ces deux formations portent, au contraire, une ambition claire : celle d’une Mauritanie multinationale, égalitaire et réconciliée avec son histoire et ses diversités.
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Des parcours forgés dans l’épreuve
Les FPC comme le RAG connaissent les cicatrices de l’histoire récente : la prison, l’exil, et pour certains, l’expérience tragique du « mouroir de Oualata ». Ces luttes, loin de les enfermer dans la rancune, nourrissent leur volonté de justice.
Pourtant, leur refus persistant de s’engager dans un dialogue national inclusif reste discutable. On peut comprendre leur méfiance, héritée de promesses non tenues et d’expériences douloureuses. Mais un dialogue, même imparfait, demeure le seul instrument capable de panser les plaies collectives et d’éviter le retour des tragédies.
Quand d’autres nations font le choix du dialogue
L’histoire internationale offre des leçons utiles :
- États-Unis : l’« affirmative action » a cherché à corriger des siècles de discrimination raciale et sociale.
- Côte d’Ivoire : après la crise de 2010-2011, des commissions vérité et réconciliation ont tenté de retisser le lien social.
Ces exemples rappellent qu’aucune société pluriethnique ne survit durablement à l’ostracisme. Le ciment d’une nation se construit sur l’inclusion, pas sur l’exclusion.
Pour une Mauritanie réconciliée et plurielle
La Mauritanie doit inventer son propre modèle de réconciliation. Cela suppose :
- des cadres permanents de dialogue intercommunautaire,
- la promotion des langues nationales dans l’éducation et les médias,
- une représentation équitable dans l’administration et les institutions publiques.
Il ne s’agit pas de faveurs accordées à une partie de la population, mais d’une exigence de justice et de stabilité.
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Conclusion : dépasser les suspicions
Une nation n’est jamais affaiblie par sa diversité. Elle est fragilisée lorsqu’elle refuse de la reconnaître.
La Mauritanie ne manque pas de talents, ni de mémoire. Mais elle doit trouver ce contrat politique et moral qui donnera à chaque citoyen le sentiment d’appartenir pleinement à la patrie commune.
Le refus du dialogue est une impasse. L’acceptation, même prudente, ouvre la voie à une réconciliation durable et à une nation plus forte.
Ahmed Ould Bettar, Directeur d’édition – Rapide Info