Forum Maghrébin à Nouakchott : Où sont passés les hommes ?

Où sont passés les hommes ?

Nouakchott, le 20 mai 2025 – Le Premier ministre mauritanien, Mokhtar Ould Diay, a dû, lundi matin, réviser en vitesse ses notes de protocole : pas un seul costume-cravate à l’horizon parmi les ministres venus participer au Forum maghrébin sur l’autonomisation des femmes. Que des tailleurs, des foulards élégants et un niveau de répartie à faire pâlir n’importe quel débat parlementaire.

Un gouvernement parallèle (mais bien mieux coiffé)

Quand on entre dans la salle du forum, on pourrait croire à une réunion secrète du Conseil des Amazones unies du Maghreb. Et pour cause : la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie ont tous envoyé leurs ministres… et elles sont toutes des femmes. De quoi faire réfléchir sur le pouvoir réel des portefeuilles ministériels quand il s’agit de parler d’égalité des genres. Ou bien, comme le murmure un conseiller grincheux, « on a enfin trouvé un domaine où les hommes acceptent de laisser la main ».

Des expertes au sommet

Dr. Fadia Kiwan, directrice générale de l’Organisation de la femme arabe, donnait le ton dès l’ouverture : « Ce n’est pas un forum sur les femmes, c’est un forum par les femmes. » Traduction libre : messieurs, vous êtes les bienvenus… en tant qu’observateurs silencieux. De leur côté, Mme Asma Jabri (Tunisie), Mme Naima Ben Yahya (Maroc) et Mme Aïcha Elan (Algérie) ont brillamment échangé sur des sujets aussi divers que l’éducation des filles, l’accès au leadership et, bien sûr, l’art de survivre à une réunion interministérielle sans s’endormir.

Le mystère de l’absence masculine

Pourquoi aucun homme n’a-t-il représenté son pays à ce forum ? Plusieurs hypothèses circulent. Certains parlent d’un complot bienveillant orchestré par les femmes elles-mêmes. D’autres avancent que les hommes ont simplement préféré décliner l’invitation de peur d’être confrontés à leurs contradictions. Enfin, une rumeur persistante évoque une confusion dans les invitations : « Ils ont vu ‘Forum sur l’autonomisation des femmes’ et ont cru que c’était contre eux », ironise une conseillère.

La revanche des dossiers roses

Plus sérieusement, cette configuration inattendue souligne une réalité trop souvent oubliée : les femmes maghrébines, loin d’être de simples bénéficiaires de politiques sociales, en sont désormais les conceptrices, les porteuses, et parfois même les modèles vivants. « On ne parle plus de donner la parole aux femmes, mais de se taire pour les écouter », a plaisanté le Premier ministre, non sans une certaine sagesse.

Et demain ?

Si cette rencontre reste exceptionnelle par sa composition 100 % féminine, elle pourrait bien marquer une tendance. On parle déjà, dans les couloirs du ministère mauritanien, de réorganiser les prochaines réunions gouvernementales selon une alternance genrée. « Un ministre, une ministre. Et pour les autres postes, on verra selon le talent », suggère une voix anonyme mais manifestement ambitieuse.

Conclusion :
À défaut de quotas, c’est la compétence qui a parlé cette fois-ci – avec un soupçon de sororité, et beaucoup d’humour. Le Forum maghrébin à Nouakchott n’a pas seulement discuté de l’avenir des femmes : il l’a incarné.

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