FLAM et nationalisme pulaar : quelle différence ? Par Ely Ould Sneiba

FLAM et nationalisme pulaar : quelle différence ?

Il est bien connu des Mauritaniens que les FLAM sont un mouvement radical raciste anti-arabe qui a utilisé les armes contre la Mauritanie et a provoqué des affrontements violents entre Maures et Sénégalais. Et ce n’était que de justesse que la guerre entre l’État sénégalais et mauritanien a été évitée, malgré la forte pression exercée par d’éminents hommes politiques poulo-toucouleurs sénégalais, tel que rapporté par le président Diouf dans ses mémoires.
Cependant, il est difficile de comprendre la différence entre les flamistes et les nationalistes pulaars dits modérés. À l’exception peut-être de la répartition des rôles, où le racisme, la violence et la haine sont laissés en apparence aux FLAM, pendant que les autres agissent en modérés pour obtenir des dividendes politiques.
Pour ces ethnocentristes, le Maure exemplaire est celui qui soutient l’ethnicisme et le communautarisme poulo-toucouleur, tandis que les autres sont assimilés à des ennemis de leur communauté et de leur race.
Libre à eux de dire ce qu’ils veulent. Les Mauritaniens et les Africains sont avertis et ne seront pas déconcertés par les attaques injurieuses et les rhétoriques haineuses.
Ils savent que l’ethnocentrisme peul est à l’origine de plusieurs conflits en Afrique, en Guinée, au Mali, au Sénégal, au Cameroun, au Burkina, etc. Si tous les Africains sont qualifiés de racisme par les ethnicistes peuls, cela signifie que cette étiquette est simplement un symbole de courage et de patriotisme. Al Mutanabbi dit : ‘’Si ma médisance provient d’un homme défaillant, cela montre que je suis irréprochable’’.
Cela dit, les porte-paroles autoproclamés de l’ethnie peule doivent comprendre ceci :
Du point de vue génétique, les Toucouleurs ne sont pas des Peuls. Les Pulaars regroupent des Peuls authentiques et des Toucouleurs métissés, tous unis par la langue peule.
La langue peule n’est pas enseignée et n’est officielle dans aucun pays en Afrique.
La traduction n’est pas utilisée comme moyen de communication en Afrique pour les citoyens d’un même pays. C’est seulement en Mauritanie que cela existe en raison de l’intransigeance des nationalistes pulaars.
Aucun pays africain ne possède une identité nationale plurielle, ou met en place un État multinational.
Les constitutions africaines ne consacrent pas l’ethnicité et la racialité.
Les Bantoustans et les Ghettos sont du ressort de l’apartheid, et la Mauritanie ne prévoit pas de donner des droits spécifiques aux communautés raciales. Elle ne veut pas non plus diviser sa population en ethnies et en communautés.
Les Pulaars, les Soninkés et les Wolofs sont des minorités nationales qui ne sont pas majoritaires.
Être Noir n’est pas synonyme de bonté et d’absence de racisme, et avoir une peau basanée ne constitue pas une malédiction en soi, et ne représente pas de la méchanceté et de la mauvaiseté.
Le débat porte sur la politique : idées contre idées, projet contre projet. Et aucun ne détient le monopole du bon sens et de la pertinence.
En ce qui concerne la question linguistique, quels sont les points de divergence entre les FLAM et les nationalistes peuls ?
Aucun.
Tous défendent les mêmes opinions en utilisant des arguments ethnocentriques, embellis de faux-fuyants et d’esquives mal-en-point.
Si tous ces contre-arguments sont des insultes, tant pis. La violence verbale ne fait peur qu’à celui qui doute du bienfondé de son argumentaire.

Ely Ould Sneiba
Le 07 mai 2025