Fièvre de la Vallée du Rift en Mauritanie : l’OMS appelle à une action urgente de prévention et de surveillance
La Mauritanie enregistre 46 cas humains et 14 décès liés à la Fièvre de la Vallée du Rift. L’OMS renforce son appui dans le cadre d’une approche One Health. Équipes mobiles, isolements réhabilités, matériel médical et communication communautaire : une riposte multisectorielle est en cours.

Entre septembre et octobre 2025, la Mauritanie a signalé 46 cas humains de Fièvre de la Vallée du Rift, dont 14 décès, ainsi que 62 foyers animaux. L’OMS appuie une riposte intégrée mobilisant santé humaine, vétérinaire et environnementale.
Nouakchott, 16 novembre 2025 (Rapide info) – La Mauritanie fait face à une recrudescence de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), avec 46 cas humains confirmés et 14 décès enregistrés entre le 27 septembre et le 30 octobre 2025 dans 13 wilayas, selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis août, 62 foyers animaux, totalisant 235 cas positifs et 71 morts, ont également été identifiés, principalement chez les ovins, bovins et camélidés.
Source : OMS.
La transmission, assurée par des moustiques infectés ou le contact avec des animaux malades, provoque chez l’humain de fortes fièvres susceptibles d’évoluer vers des complications sévères. Chez les animaux, la maladie entraîne des avortements massifs et une forte mortalité chez les jeunes.
Face à l’ampleur de la situation, l’OMS indique avoir renforcé son appui au gouvernement mauritanien dans le cadre de l’approche intégrée One Health, impliquant les secteurs de la santé humaine, vétérinaire et environnementale. Les autorités ont lancé un plan national de riposte bénéficiant notamment d’un appui financier immédiat, dont 1 million USD de la Banque mondiale.
Quatre équipes mobiles ont été déployées dans les zones les plus touchées afin d’appuyer la surveillance, l’investigation des cas et le travail de proximité. « Chaque jour, nous sommes aux côtés des agents de santé dans les centres de soins et dans les villages. Ce travail demande réactivité, coordination et proximité avec les communautés », explique le Dr Raymond Pallawo, responsable des opérations d’urgence à l’OMS Mauritanie.
Plusieurs unités d’isolement ont été réhabilitées dans les régions d’Aioun, Modibougou, Temecheket et Bassikounou pour une prise en charge sécurisée des cas suspects. L’OMS a également livré 3,5 tonnes de médicaments, intrants médicaux et mobilisé deux ambulances depuis son hub logistique de Dakar, désormais opérationnelles dans les Hodh El Chargui et Hodh El Gharbi.
La surveillance épidémiologique a été renforcée par la diffusion de définitions de cas, des briefings techniques et une vaste campagne de communication ciblant les populations à risque. Plus de 6 000 supports en langues locales ont été distribués, complétés par une quinzaine d’émissions radio et des activités communautaires dans environ 160 localités.
Dans les zones pastorales, les changements de comportements sont perceptibles. À Aioun, Mariem, mère de trois enfants, confie avoir compris « l’importance de signaler les animaux malades et d’éviter la consommation de viande provenant de bêtes infectées ». À Kiffa, Sidi, éleveur de 40 ans, dit appliquer strictement les conseils vétérinaires : « La vigilance peut sauver nos vies et celles de nos troupeaux. »
Pour les autorités, la situation exige une vigilance continue. « Nous renforçons la surveillance, la prise en charge et la sensibilisation communautaire afin de limiter la propagation », affirme le Dr Bouhabib Abdallahi, directeur de la Médecine préventive.
La Dre Charlotte Faty Ndiaye, représentante de l’OMS en Mauritanie, insiste sur une réponse durable : « La Mauritanie démontre une résilience exemplaire. La riposte actuelle consolide les capacités locales et prépare le pays aux futures menaces sanitaires. »
La FAO a également envoyé début novembre une mission de haut niveau afin de renforcer l’approche préventive et la coordination vétérinaire aux côtés de l’OMS.
Alors que les interventions se poursuivent, les autorités mauritaniennes et leurs partenaires affirment leur volonté commune de contenir l’épidémie et de protéger les communautés particulièrement exposées dans les zones pastorales.
avec OMS
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