Evo Morales déclaré vainqueur d’une présidentielle contestée

Evo Morales a remporté l’élection présidentielle de dimanche en Bolivie à l’issue du premier tour du scrutin, comme le montrent les données publiées jeudi par le Tribunal électoral suprême (TSE) sur son site. Mais ce n’est pas l’avis du principal candidat de l’opposition, Carlos Mesa, qui a rejeté les résultats. Après dépouillement de 99,99 % des bulletins, le président sortant est crédité de 47,07 % des voix, contre 36,51 % pour Mesa, disposant des dix points d’avance nécessaires pour être élu dès le premier tour.

Mesa a déclaré jeudi soir qu’il rejetait les résultats de l’élection présidentielle et a appelé ses partisans à continuer de manifester tant que les résultats officiels ne seraient pas publiés. Le candidat de l’opposition, qui accuse Evo Morales de fraude électorale, avait annoncé cette semaine qu’il attendrait l’officialisation de la tenue d’un second tour.

« Sérieux doutes ». Plus tôt dans la journée, l’Organisation des États américains (OAS), qui a dépêché des observateurs à La Paz pour le scrutin, a recommandé un second tour après que le TSE a interrompu de manière inattendue les projections sur son site quand un second tour entre Morales et Mesa se profilait après dépouillement de 84 % des bulletins de vote.

Quand le TSE a repris son décompte, lundi, Morales était donné en tête avec une marge supérieure au seuil des 10 points de pourcentage nécessaires pour être élu au premier tour, engendrant des incidents dans plusieurs bureaux électoraux et des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Des milliers de Boliviens ont exprimé leur colère dans les rues de la capitale à l’égard de ce qu’ils considèrent comme une tentative d’Evo Morales de truquer les résultats de l’élection présidentielle, pendant que la commission électorale dépouillait les derniers bulletins de vote.

Morales, au pouvoir depuis 2006, a de nouveau revendiqué jeudi la victoire. Il a qualifié son principal rival de « criminel » et s’en est prix aux observateurs de l’OAS qui ont exprimé de « sérieux doutes » sur le processus électoral. Le dirigeant socialiste, qui brigue un quatrième mandat, a accusé l’opposition de droite de fomenter un putsch. Le mouvement de contestation constitue le plus important défi auquel fait face Morales, qui a mené le pays à une prospérité économique sans précédent mais s’est attiré des critiques pour avoir défié les résultats du référendum national de 2016 sur la limitation de la fonction présidentielle à deux mandats.

(Avec Reuters)

lopinion.fr

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