Ethniciser, c’est mettre en péril la vie nationale.
La vie nationale.
Dans le cadre de l’ethnicisation de la vie nationale, les Bambaras sont fréquemment mentionnés comme une cinquième ethnie mauritanienne. Cette affirmation est bougrement fausse. Cependant, il existe quelques familles bambaras bien intégrées qui avaient fait le choix de Néma et d’Aioun pour s’installer pendant la colonisation.
Il est à noter que le mouvement migratoire vers la Mauritanie s’est déroulé de manière générale sans intention malveillante, car la Mauritanie souhaitait recruter une main d’œuvre abondante pour sa construction. Elle avait une administration publique à doter en compétences, une armée et des forces de l’ordre à étoffer, des réserves de fer, de cuivre et de poissons à exploiter, ainsi que de nombreux chantiers immobiliers à pourvoir en personnel qualifié. Et l’immigration ouest-africaine était accueillie avec joie.
En outre, jusqu’à une date récente, les chefs de quartiers, aidés par des préfets laxistes, donnaient à quiconque la possibilité d’obtenir les papiers d’état civil mauritaniens sans complication, ce qui entraina une augmentation significative de la démographie négro-mauritanienne.
Cela ne devrait pas poser de souci, mais les nationalistes pulaars ont vite mis en avant l’ethnie dans la vie politique nationale, et c’est le pire désastre qui puisse se produire pour une nation en construction.
En raison de cette ethnicisation excessive, la Mauritanie a été confrontée à de nombreux événements malheureux que certains prétendent oublier pour parler d’acharnement anti-peul.
Les nationalistes pulaars se souviennent-ils seulement que la décision d’augmenter le coefficient de la langue arabe en 1979 a entraîné des affrontements interethniques dont ils ne peuvent se disculper ?
Afin d’éviter toute ambiguïté politicienne, il faut reconnaître que la crise interraciale en Mauritanie ne provient pas de l’exclusion des Noirs ; elle indéniablement due à un profond sentiment identitaire et nationaliste peul et toucouleur.
C’est bien vrai, ce sont les nationalistes poulo-toucouleurs qui avaient provoqué les affrontements interethniques meurtriers en 1966, qui étaient à l’origine de la tentative manquée de 1987 et qui avaient déclenché la crise avec le Sénégal en 1989.
Qui peut donner une explication à la crise avec le Sénégal, où les armes allaient prendre le dessus ?
Habituellement, les guerres sont déclenchées par des différends frontaliers, motivés par d’éventuelles conquêtes territoriales. Ici, c’est différent. Des fanatiques de l’ethnie peule, qui estimaient être lésés, ont failli pousser le gouvernement sénégalais à affronter l’État mauritanien!
En ce moment, la diaspora pulaar au Sénégal, en Europe et aux États-Unis s’engage activement à combattre l’État mauritanien. Et ce sont eux qui constituent le gros lot du mouvement IRA, qui s’oppose au système beïdane, selon ses déclarations.
Y a-t-il un acharnement plus évident que celui-ci ?
L’ethnicisme, c’est du racisme, et il n’existe pas un racisme bon et un racisme mauvais.
Le racisme est une nuisance, c’est tout.
Ely Ould Sneiba
Le 19 mai 2025