Escalade verbale du ministère algérien de la Défense contre le Maroc

Escalade verbale du ministère algérien de la Défense contre le Maroc
A notre connaissance, c’est une première: dans un communiqué, le ministère algérien de la Défense dément une rumeur au sujet de sa participation à une force internationale d’intervention au Sahel dans le cadre du G5 et l’attribue à « des ignares à la solde des services du Makhzen marocain et des sionistes ».

Le communiqué a été publié par l’agence de presse officielle et indique entre autres: « Certaines parties et porte-voix de la discorde ont relayé via leurs pages et comptes subversifs sur les réseaux sociaux des allégations dénuées de tout fondement, proférant que les actions et les opérations menées par l’institution militaire, au niveau interne et externe, répondent à des agendas et des instructions émanant de parties étrangères, et que l’ANP s’apprête à envoyer des troupes pour participer à des missions militaires en dehors de nos frontières nationales sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel, ce qui est faux et inadmissible. Des intox qui ne peuvent provenir que d’ignares à la solde des services du Makhzen marocain et sionistes ».

Au-delà du fait que ce type de terminologie qui se veut insultant sous la plume de l’institution militaire algérienne, est inadmissible; au-delà du fait qu’il témoigne d’une perte totale de sang-froid et de discernement; ce communiqué est en fait une reconnaissance de la défaite algérienne, et un aveu du fait que ce pays est partie prenante directe et essentielle au conflit dit du Sahara.

Le bandeau d’information sur une chaîne algérienne.

Après son indépendance, l’Algérie a voulu construire son consensus sur deux éléments de base: la responsabilité coloniale et la victimisation qui en découle; le statu quo interne et externe pour que les frontières héritées du colonialisme restent figées.

Dans les années 70, plusieurs documents sonores et vidéo montrent Boumediene expliquant à des assemblées diverses, qu’aucun pays ne pouvait mettre ses pattes [« kor3iîh »] dans les territoires limitrophes sans l’accord de l’Algérie. En janvier 1974, Habib Bourguiba fut tenté par une union avec la Libye. Selon les confidences de Wassila Bourguiba, Boumediene l’a appelé pour lui dire qu’il ne voulait pas voir l’armée libyenne se rapprocher de sa frontière et il l’a menacé explicitement d’envoyer ses blindés à Tunis. Bourguiba a dénoncé le projet d’union.

Le 16 octobre 1975, Boumediene laisse éclater sa fureur après l’annonce de la Marche Verte. Jean Daniel, présent par hasard, a rapporté en exclusivité pour Médias24, ce comportement de « voyou » et cette haine viscérale du Roi Hassan II. Il n’accepte pas que le Maroc récupère son territoire car il aurait préféré le voir encerclé, ce qui aurait de surcroît donné à l’Algérie un accès à l’Atlantique.

Dans le discours officiel algérien, la haine du Maroc est maquillée en droit « à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

L’Algérie met tout son poids dans la défense du polisario et sa promotion. Petit à petit, défendre le polisario devient ce qu’il est en réalité: contrer le Maroc coûte que coûte, dans tout ce qu’il est. La propagande anti-marocaine est omniprésente dans de nombreux médias. Le pays se comporte comme si le polisario était une affaire vitale pour lui. Il y consacre des ressources financières et diplomatiques énormes. L’Algérie s’arme également, à une forte cadence, et le fait savoir.

En 2016 et 2017, débute le grand cauchemar. Il s’appelle intégration du Maroc à l’Union Africaine. Celle-ci obtient, malgré le forcing algérien, 39 voix soit plus des deux tiers. Cette réintégration naturelle du Maroc est vécue comme une défaite personnelle par les dirigeants du pays voisin. Mais ce n’est pas fini. Entre-temps, il y a eu Guergarate, les table rondes onusiennes avec la participation de l’Algérie, les succès diplomatiques et économiques marocains tels que l’automobile…

En décembre 2020, la proclamation de Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara plonge le régime algérien dans la sidération. Après la sidération, et n’ayant plus d’arguments ni d’armes, ni d’options, l’Algérie agit comme si le Maroc était son ennemi principal. Désormais, « l’Algérie est la victime du Maroc d’abord, de la France ensuite, en tant qu’ancienne puissance coloniale ». Le régime est tombé dans son propre piège. Il avait mis tout son poids dans cette affaire et en avait fait un objectif vital. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Médias24

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