En Tunisie, « le régime se durcit pour se maintenir au pouvoir et ne pourra que se raidir encore »

En Tunisie, « le régime se durcit pour se maintenir au pouvoir et ne pourra que se raidir encore ».
PARIS-MAGHREB. Tous les quinze jours, une histoire qui résonne d’un côté de la Méditerranée à l’autre. Aujourd’hui, au lendemain de législatives illusoires, les atteintes à la liberté d’expression en Tunisie.
Alors que les Tunisiens se sont très peu déplacés, dimanche 29 janvier, pour le second tour des législatives (seulement 11,3 % de taux de participation) et pour élire un Parlement aux pouvoirs limités, l’essayiste Hatem Nafti revient sur la dégradation effrayante de la démocratie et la multiplication des atteintes à la liberté d’expression dans le seul pays des « printemps arabes » de 2011 qui était parvenu à rompre avec la dictature. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués sur la politique tunisienne, notamment « Tunisie, vers un populisme autoritaire ? », publié en 2022 aux éditions Riveneuve.

Depuis le coup d’Etat du 25 juillet 2021, les libertés individuelles semblent de plus en plus fragilisées en Tunisie, en particulier la liberté d’expression. Qu’en est-il ?

Un chiffre est particulièrement parlant : la Tunisie a perdu 20 points l’année dernière au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). Un recul considérable qui s’explique par les poursuites judiciaires engagées contre des journalistes, et même parfois devant les tribunaux militaires. Ces poursuites ont abouti dans certains cas à des condamnations à de la prison ferme. Et depuis la promulgation, en août dernier, de la nouvelle Constitution voulue par le président Kaïs Saïed, cette tendance liberticide s’est encore accrue. Un paradoxe, lorsqu’on sait que ce texte devait officiellement garantir une meilleure protection des droits individuels, en particulier la liberté d’exp…

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