Élections locales couplées : échéances sans réel front d’opposition

Élections locales couplées : des échéances sans réel front d’opposition.

Les élections législatives, régionales et municipales mauritaniennes sont imminentes. Le parti au pouvoir El Insaf affûte déjà ses armes pour ces échéances où il semble jouir d’une longueur d’avance sur ses éventuels concurrents au sein des rangs de l’opposition.

Au sein de Tawassoul, qui vient de boucler en apothéose son 4e congrès et d’élire son nouveau président, la machine électorale tarde à démarrer, mais c’est peut-être pour des raisons liées aux exigences d’une bonne préparation d’élections à plusieurs inconnues et au contrôle rigoureux du flux de financement.

Considéré comme étant le parti d’opposition le plus représenté au sein de l’Assemblée nationale, le parti islamiste doit tout déployer pour renforcer ses députés au parlement et au moindre des cas, ne pas perdre les sièges déjà acquis face à parti au pouvoir envahissant.

Les autres acteurs de l’opposition dont principalement le RAG, la CVE et les FPC ne font pas encore un grand bruit pour des échéances qui approchent au galop.

À ce rythme lent, la question qui mérite d’être posée pour ces poids lourds incontestés, est comment ils peuvent mobiliser un électorat éparpillé à travers les grands coins du pays, s’ils n’ont pas encore acquis, à l’instar des nègres de service, les masses populaires dans les centres urbains.

Justement, au niveau des grandes villes, c’est le social qui prend depuis la pandémie de la Covid-19 en 2020-2021 et sa résurgence en ce début de l’année 2023, le devant sur le politique.

En ce sens, que les électeurs ne sont pas prêts à risquer la perte d’avantages sociaux considérables accordés par le système politique en place, abstraction faite de ses insuffisances en matière des droits humains et des libertés, au profit d’une quelconque alternance dont les programmes quoique alléchants, risquent fortement d’être compromis par une conjoncture internationale défavorable caractérisée par les crises imprévisibles, les guerres, les pandémies, la flambée des prix, le terrorisme…

L’opposition n’a également pas les moyens de ses ambitions, autrement dit les capacités de mobiliser et de sensibiliser l’arrière-pays, où le parti au pouvoir Insaf, dispose au contraire d’une administration dévouée à ses objectifs.

L’autre aile de l’opposition, qui pourrait jouer un rôle figurant d’opposant pour le parti au pouvoir est incarnée par l’ancien président, Mohamed Abdel Aziz est aussi incertaine pour ces échéances, eu égard à son retard pour des échéances dont les batailles pour être gagnées, requièrent des préparations d’avance.

Le parti au pouvoir a, ainsi pour dire, au niveau de ces localités disséminées, des leaders et des militants très actifs et résolument engagés dans un nouvel ordre de discipline partisane, très coûteux à ceux qui le transgressent, pour élargir ses bases et étendre sa domination.

Autant dire qu’à moins de 30 jours de ces élections locales couplées, le parti au pouvoir El Insaf, dont le président Mohamed Maelainine Ould Eyih et la référence, le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, bat une campagne prometteuse, au terme de laquelle il a de très fortes chances de renforcer les effectifs de ses députés et conseillers régionaux et municipaux.

Une fois ce pari levé, l’élection présidentielle ne sera pas pour Insaf qu’une question de formalité pour rempiler après avoir installé ses QG à travers toutes les circonscriptions du pays.

Ahmed Ould Bettar

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