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Coup d’Etat militaire en Mauritanie

Le chef de l’Etat et son premier ministre ont été arrêtés par des militaires emmenés par le chef de la garde présidentielle, qui venait d’être limogé. Le chef de l’Etat mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et son premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, ont été arrêtés mercredi matin 6 août à Nouakchott par des militaires, lors d’un coup d’Etat. Le premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l’indépendance du pays en 1960 a été emmené dans un lieu inconnu, et le chef du gouvernement se trouve dans une caserne près de la présidence, ont précisé des sources sécuritaires sur place.

Ce coup d’Etat a été mené sans effusion de sang par le chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz. »Des membres de la garde présidentielle ont arrêté le président à sa résidence, et le premier ministre à son bureau, ils ont coupé les téléphones de la présidence, et confisqué tous les téléphones de la première dame », a expliqué le porte-parole de la présidence, Abdoulaye Mahmadou Ba. « Cela s’est fait sans violence, pour la bonne raison que ce sont des éléments putschistes qui assuraient la sécurité du président », a-t-il poursuivi.

M. Ba a ajouté que le coup d’Etat est une réaction au limogeage de Mohamed Ould Abdel Aziz et du chef d’état-major de l’armée, Ould Cheikh Mohamed Ahmed, annoncé le matin même par un décret présidentiel lu à la radio nationale.

FRONDE DES PARLEMENTAIRES

Le président avait été élu début 2007 lors d’un scrutin salué comme un « modèle démocratique » pour l’Afrique et le monde arabe. Il mettait fin à deux ans de pouvoir de la junte qui avait renversé le président Maaouiya Ould Taya, en 2005. Ce sont les généraux membres de cette ancienne junte qui avaient alimenté, ces derniers temps, la fronde de certains parlementaires. 48 d’entre eux avaient claqué lundi la porte du parti au pouvoir.

Les putschistes, organisés en un « conseil d’Etat » dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz et dont la composition devrait être précisée dans la soirée, ont annulé mercredi après-midi le décret présidentiel et les nominations prévues, déclarées « null[es] et sans effet ». Ils ont aussi annoncé que Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’était plus chef de l’Etat.

Une source proche de la junte a par ailleurs annoncé qu’une élection présidentielle serait « probablement » organisée en Mauritanie dans deux mois. Selon la Constitution, un tel scrutin doit être organisée dans les 90 jours après un cas de vacance du pouvoir.

Le Monde avec AFP et Reuters

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