Comment en est-on arrivé là ?
Comment en est-on arrivé là?
Un homme meurt dans les locaux d’un poste de police. C’est une tragédie. Cet homme aurait succombé à des mauvais traitements. Ce serait une ignominie si le fait était avéré. Il se trouve que cet homme était connu et apprécié. Une notoriété qui amplifie le sentiment de révolte. Si la victime avait été une figure moins publique, la réaction eut été vraisemblablement à la mesure: moindre. C’est ainsi partout. Même si l’on éprouve de la honte à se l’avouer.
Là est pourtant le nœud du problème.
Voilà ce qu’il arrive à force de lésiner sur les principes ou de les relativiser à des considérations autres que la valeur de la vie humaine. Or, le fait est qu’on « admet », sans nécessairement les approuver, des exactions ciblant et frappant des gens ordinaires à longueur de temps et, ce faisant, on contribue par le silence à leur banalisation. Il est facile d’imaginer ce que des anonymes ont dû endurer si un homme connu et reconnu s’est vu infliger des abus mortels.
Il pourrait donc bien s’agir d’un comportement systémique, d’une culture « professionnelle », routinière. La mort d’un homme y a juste projeté une lumière crue. Puisse la tragédie pousser à la réflexion et surtout à davantage de vigilance citoyenne et plus encore institutionnelle. Comment en est-on arrivé là? On ne devrait pouvoir faire l’économie d’un tel questionnement.
Que le défunt repose en paix.
Tijane BAL