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Clavijo appelle à une approche de terrain pour comprendre l’immigration clandestine

Clavijo appelle à une approche de terrain pour comprendre l’immigration clandestine

NOUAKCHOTT (Mauritanie), 21 (EUROPA PRESS)

« La chose la plus difficile à apprendre dans la vie est quel pont traverser et lequel brûler. » Cette citation de Bertrand Russell résonne avec une acuité particulière dans le contexte migratoire actuel. Le président du gouvernement des îles Canaries, Fernando Clavijo, en visite officielle en Mauritanie, a exhorté les administrations publiques impliquées dans la gestion de l’immigration à « venir sur le terrain » afin d’observer de leurs propres yeux le départ des pirogues et de ne pas se contenter de « prendre une photo et repartir ».

Lors de la deuxième journée de sa tournée, Clavijo a souligné que les solutions appliquées en Europe ne peuvent être reproduites telles quelles en Afrique. Il a appelé à « écouter, parler et comprendre » afin de mieux appréhender les réalités locales. Selon lui, les îles Canaries et la Mauritanie sont deux zones de transit cruciales dans le flux migratoire, cette dernière subissant une pression croissante en raison des dynamiques du Sahel et d’une population de cinq millions d’habitants cherchant souvent à atteindre l’Europe.

Le président canarien a salué les efforts de la Mauritanie pour freiner les départs clandestins, tout en soulignant que ce pays a besoin de « collaboration, de ressources et d’une aide soutenue » pour rendre cette mission plus efficace. Il a également mis l’accent sur la nécessité de créer des opportunités économiques locales, car, selon lui, « personne ne monte dans une pirogue par plaisir, mais par nécessité, fuyant la terreur, la faim et la mort ». Sans une approche immersive sur le terrain, il estime que l’ampleur du drame migratoire restera incomprise par bon nombre de décideurs.

Fernando Clavijo s’est dit satisfait des avancées issues de cette visite, notamment en ce qui concerne le renforcement des liens entre entreprises canariennes et mauritaniennes. Il a mis en avant la collaboration entre les chambres de commerce, un exemple éloquent de la synergie public-privée. Il a d’ailleurs affirmé que la Mauritanie est une « nation clé » dans cette dynamique.

Cependant, il a reconnu que de nombreux obstacles subsistent, à commencer par la difficulté d’obtenir des visas, tant pour les travailleurs mauritaniens souhaitant se rendre aux Canaries que pour les entrepreneurs canariens souhaitant opérer en Mauritanie. Ce blocage administratif entrave souvent la mise en place de formations et de programmes de qualification professionnelle.

Dans cette optique, Clavijo a valorisé le programme « Tierra Firme », destiné aux jeunes de 18 à 35 ans, qui propose des formations en logistique, soudure, construction, énergies renouvelables, traitement des eaux et gestion portuaire. Il a insisté sur l’importance d’adapter les cursus pour les connecter aux besoins économiques des deux régions, garantissant ainsi un taux d’insertion professionnelle supérieur à 90 %.

« Nous créons des opportunités et favorisons le développement », a-t-il affirmé, avant d’exprimer sa gratitude pour l’accueil chaleureux réservé à la délégation canarienne. Il a conclu en soulignant l’enthousiasme palpable des acteurs locaux, tous animés par un profond désir de changement et de progrès. Ce partenariat avec la Mauritanie représente un pont vers l’avenir, ouvrant la voie à un développement partagé et durable.

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