AstraZeneca : campagne suspendue ou doses retirées, 13 pays Européens sur 27 ont pris des mesures contre le vaccin

En tout, 13 pays européens ont pris des mesures restreignant l’usage du vaccin AstraZeneca après l’apparition d’effets secondaires graves chez certaines personnes vaccinées. Le lien entre ces complications et l’inoculation du vaccin n’est pour l’instant pas confirmé.© Reuters

En tout, 13 pays européens ont pris des mesures restreignant l’usage du vaccin AstraZeneca après l’apparition d’effets secondaires graves chez certaines personnes vaccinées. Le lien entre ces complications et…

La campagne de vaccination avec le produit AstraZeneca suspendue. En Europe, la polémique enfle autour du vaccin d’AstraZeneca. Le Danemark, l’Islande et la Norvège avaient ouvert le bal jeudi en annonçant avoir pris la décision de suspendre les injections du produit mis au point par le laboratoire anglo-suédois. Les autorités sanitaires des pays nordiques avaient fait état de cas graves de formation de caillots sanguins ou « thromboses » chez certaines personnes vaccinées. Dans la foulée, la Bulgarie invoquait la mort d’une femme de 57 ans pour suspendre à son tour l’inoculation du vaccin AstraZeneca. Depuis dimanche, les Pays-Bas et l’Irlande ont pris des mesures similaires, citant directement les rapports publiés par l’agence norvégienne. Tous ces pays invoquent le principe de précaution pour justifier ces mesures.

Des lots spécifiques retirés de la circulation. Par ailleurs, un lot de vaccins AstraZeneca, dont les doses ont été livrées dans 17 pays européens, a été ciblé par les autorités sanitaires. Le 8 mars, l’Autriche avait été le premier pays à cesser d’administrer un lot de vaccins après le décès d’une infirmière de 49 ans des suites de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après avoir été vaccinée. D’autres pays, à l’instar de l’Estonie, de la Lituanie, de la Lettonie et du Luxembourg ont de leur côté cessé d’administrer les doses provenant de ce même lot. La région du Piémont, dans le nord-ouest de l’Italie, avait pris une décision similaire jeudi après l’apparition des mêmes effets secondaires graves concernant un second lot de vaccins. Des inspecteurs du ministère italien de la Santé se sont par ailleurs rendus en Sicile pour mener l’enquête sur la mort d’un militaire de 43 ans décédé le 9 mars après l’injection d’une dose du vaccin AstraZeneca. Le Roumanie, qui a reçu des doses de ce même lot, les a également retirées.

Pas de lien avéré. Pour l’instant, aucun lien formel n’a été établi entre la vaccination et les cas de thromboses, que ce soit par les autorités sanitaires nationales ou européennes. Vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait assuré qu’il n’y avait « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin. De nombreux experts estiment que les risques de caillots sanguins ne sont pas plus élevés chez les personnes vaccinées que sur l’ensemble de la population. Après le recensement de cas de thromboses et d’embolies pulmonaires au Royaume-Uni, l’Agence européenne des médicaments (AEM) a toutefois estimé qu’un lien de causalité était « probable » dans au moins certains des « 41 rapports d’anaphylaxie possible observés parmi environ 5 millions de vaccinations » outre-Manche. Elle fait valoir que des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets secondaires possibles du vaccin mais que celui-ci restait sûr.

Antoine Cuny-Le Callet

Le JDD

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