Ahmed Ould Dadah n’aurait pas du aller chez Aziz

Ahmed Ould Dadah n’aurait pas du aller présenter ses condoléances à Aziz

Aller ou ne pas aller présenter ses condoléances à un président en résidence surveillée sous le coup d’une procédure judiciaire sans précédent pour détournements massifs de fonds publics, blanchiment d’argent et une multitude de crimes économiques ?

Parfois présenter ses condoléances en personne revient à remuer le couteau dans la plaie, il vaut mieux alors s’abstenir.

A la place d’Aziz ne j’aurais pas accepté la visite d’Ahmed Ould Daddah ou tout autre homme politique car chez nous, il y a souvent derrière la noblesse du geste, l’insoupçonnable regard revanchard qui murmure «   éwa voilà où tu en es ! « . Ahmed Ould Daddah n’est pas allé chez Aziz avec des arrières pensées, il est trop noble pour cela. D’ailleurs, la photo le montre, c’est lui qui baisse les yeux face à un Aziz qui semble voir dans cette visite, un coup de poignard maraboutique.

Ahmed Ould Daddah aurait dû envoyer quelqu’un pour la forme ; cette visite qui part d’une bonne intention est assez déplacée car chez nous on pense que les crimes économiques ne sont qu’affaires d’argent, rien de plus comme si les crimes économiques, l’endettement colossal pour des conneries,  n’affectaient pas les êtres humains dont la vie à tous les niveaux dépend de l’économie sans oublier que les 10 ans d’Aziz furent aussi des crimes contre l’unité nationale, la communauté maure à cause du soutien qu’il a apporté à l’avènement d’un Birame Dah Abeid pour ne citer que cet exemple.

Ces jours-ci, tout le monde a été affecté par le décès d’un brave monsieur poignardé à mort par des malfrats alors qu’il rentrait chez lui avec le dîner de sa famille. Ce crime atroce fit bondir la république non seulement à cause de la nature du crime mais surtout parce que cela peut désormais arriver à tout le monde.

Pendant ce temps on ignore, car on ne les voit pas, tous les vieux, les jeunes et les enfants morts à cause des faiblesses du système de santé victime de détournements de fonds qui auraient pu servir à acheter le matériel qui faut ou les crimes dus à l’incompétence parce que tel et tel ont été placés par trafic d’influence au détriment de médecins plus méritants.

On ne voit pas les  dépressions nerveuses, les familles dévastées et toutes les maladies qui tuent en silence à cause du stress dû au chômage, aux problèmes sociaux de la vie quotidienne car l’argent qui devait servir à relancer l’économie et créer de l’emploi disparaît dans des poches ou ne voit jamais le jour car l’économie est minée de l’intérieur par le trafic d’influence au profit de certains clans, la concurrence déloyale et l’abus de position dominante.

Si on pouvait filmer les morts, les jeunes désespérés, les familles éclatées, les avenirs brisés à cause de la dictature sans tête ni queue du régime azizien, personne n’irait lui présenter ses condoléances sinon sa famille proche.

Quand Bouamatou a perdu sa mère, Aziz ne lui a pas envoyé une délégation l’assurant qu’il pourrait rentrer sans être inquiété le temps du deuil puis repartir comme cela fait chez les musulmans, une trêve pour les choses sacrées. Bouamatou n’est pas venu car il savait qu’Aziz allait l’arrêter.

La politique chez nous n’est pas une affaire saine, elle ne fait plus couler le sang mais elle tue psychologiquement, la guerre nerveuse est sordide et criminelle. Dans une telle situation, aller présenter ses condoléances à un ennemi politique pareil est déplacé. Il suffit de lui envoyer quelqu’un le faire en votre nom pour la forme.

Soit Aziz est un criminel économique qui a froidement handicapé la vie économique de ce pauvre peuple auquel cas il faut le juger et en finir soit il est fréquentable alors il faut le libérer.

On en a assez du mélange des genres : il y a des limites à tout, même aux manifestations de la compassion. On peut compatir à la douleur d’un criminel présumé sans aller le lui signifier…

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