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Le chef de la diplomatie européenne admet l’échec de l’UE en Afrique

600 millions d'euros ont atteint le Sahel au cours des 10 dernières années pour renforcer la démocratie

Le chef de la diplomatie européenne admet l’échec de l’UE en Afrique / 600 millions d’euros ont atteint le Sahel au cours des 10 dernières années pour renforcer la démocratie
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a reconnu mardi que malgré des millions d’euros dépensés au Sahel, les Européens n’ont pas réussi à consolider la démocratie dans la région, où une série de coups d’État militaires ont eu lieu, dont le dernier au Niger, rapporte l’AFP, cité par Agerpres.ro.

Au cours des dix dernières années, l’Union européenne a dépensé 600 millions d’euros pour des missions civiles et militaires au Sahel, formant quelque 30 000 forces de sécurité au Mali et au Niger et 18 000 militaires, a déclaré Borrell lors d’un débat au Parlement européen à Strasbourg.

« Cela n’a pas servi à renforcer les forces armées qui soutiennent le gouvernement démocratique », mais plutôt les forces armées « qui l’ont renversé », a-t-il cependant reconnu.

Dans ce contexte, la mission militaire au Niger « n’a pas un grand avenir », a-t-il admis.

Borrell a néanmoins tenté de défendre l’action des Européens au Sahel (Mauritanie, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mali et Sénégal), dénonçant au passage la désinformation russe dans cette partie de l’Afrique.

« Ne nous auto-flagellons pas et surtout ne commençons pas à blâmer l’un des pays de l’UE, ce qui est dans tous les esprits », a déclaré Borrell, se référant explicitement à la France.

Le Sahel est une région « stratégique » pour la sécurité et le contrôle des migrations en Europe, a-t-il insisté.

Au Niger, les flux migratoires ont été réduits de 75% depuis 2016, a déclaré le chef de la diplomatie européenne, avertissant qu’il ne fallait pas compter sur le nouveau régime militaire pour « s’inquiéter » de ces problèmes.

Interrogé sur ce que les Européens pourraient faire, Borrell a insisté sur la nécessité de « ne pas abandonner » le Sahel et de soutenir les efforts de la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment au Niger. Se référant au pays, où l’armée a pris le pouvoir le 26 juillet, il a envisagé des « sanctions personnelles » contre les responsables du coup d’État.

L’UE ne pourra pas fonctionner correctement tant que la sécurité ne sera pas rétablie dans cette région du monde, a-t-il expliqué.

« Si 80% du territoire est contrôlé par des terroristes au Burkina Faso, si des centaines de milliers d’enfants ne vont pas à l’école parce que des terroristes les ont enfermés ou ont tué leurs enseignants, il est difficile de dire à l’Europe qu’allez-vous faire? »il a demandé rhétoriquement.

Depuis 2020, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger sont la cible de coups d’État militaires.

source: Agerpres.ro

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