Santé

Nouveaux développements en matière d’e-santé au Zimbabwe et au Burundi :

le point santé hebdomadaire en Afrique

(Agence Ecofin) – Cette semaine dans l’actualité santé en Afrique : le Congo et le Kenya connaissent de nouveaux développements en matière d’E-santé. Le Zimbabwe et le Burundi font face au choléra. En Afrique de l’Ouest, le Togo a accueilli une réunion des programmes nationaux de vaccination de la sous-région. Dans le même temps, l’OMS tire la sonnette d’alarme face à la crise humanitaire au Tchad, en lien avec le conflit au Soudan…

Congo Brazzaville : l’« Application Mangwele », pour les rappels de vaccination par SMS

Le Congo a lancé cette semaine l’application « Mangwele » pour établir un registre de vaccination intégrant un module d’enregistrement des naissances. Le projet, financé par le Japon (3,3 millions $), utilise un système de rappel par SMS pour les rendez-vous vaccinaux des enfants, en suivant le calendrier du Programme élargi de vaccination supervisé par le ministère de la Santé et de la Population.
Mis en œuvre par l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance), le projet de renforcement du système numérique de santé pour la lutte contre les maladies infectieuses permettra au personnel de santé de suivre l’état d’enregistrement des naissances et les vaccinations de chaque enfant grâce à une base de données nationale. Cet outil permettra un suivi individualisé des vaccinations des enfants, même s’ils changent de département.

Lors du lancement, Satoko Morito, représentante de l’ambassadeur du Japon au Congo, a souligné que le gouvernement congolais a récemment lancé un projet de transformation numérique visant à faciliter l’accès aux services publics en numérisant les services administratifs.

Parallèlement, un Plan national de développement de l’informatique de santé a été annoncé depuis 2020 pour améliorer le système d’information sanitaire. « Le Ministère de la Santé de Population à travers le Programme Elargi de Vaccination se réjouit de la mise en œuvre du Projet d’appui au système numérique de la santé qui sans nul doute contribuera à l’amélioration des performances de la vaccination », a indiqué le Directeur du Programme Elargi de Vaccination, Docteur Jonas Ebina.

Kenya: la solution d’e-santé MyHealth Africa devient My 1Health, suite à la fusion avec IMT

MyHealth Africa, une solution e-santé au Kenya, a annoncé sa fusion avec International Medical Treatment Limited (IMT), une autre société de santé kenyane. Cette fusion a donné naissance à une nouvelle plateforme appelée My 1Health, qui vise à s’étendre à d’autres marchés. Ceci fait suite à sa levée de fonds à succès, en décembre 2022.

« Nous sommes ravis de présenter My 1Health, un changement de paradigme dans le secteur de la facilitation médicale spécialisée. En fusionnant MyHealth Africa et International Medical Treatment, nous avons créé une plateforme unifiée qui combine le meilleur des deux mondes, offrant aux patients un accès sans précédent à des services de soins de santé spécialisés à l’échelle mondiale.», s’est félicité le PDG et fondateur, Ryan Marincowitz.

La nouvelle plateforme offre aux patients un accès à un réseau de médecins experts, structures médicales et d’options de traitement personnalisées. Ryan Marincowitz, qui devient le PDG et fondateur de My 1Health, considère cette fusion comme un véritable changement de paradigme dans le domaine de la facilitation médicale spécialisée.

Dans la foulée de cette fusion, My 1Health a annoncé son expansion en Éthiopie et au Soudan du Sud. L’entreprise considère ces nouveaux bureaux comme une étape importante pour son expansion dans la région. Elle prévoit également de poursuivre sa conquête, en s’implantant au Moyen-Orient et en Asie du Sud, plus tard dans l’année.

Togo : une campagne de prévention contre le paludisme saisonnier

En Afrique de l’Ouest, le Togo a démarré sa campagne annuelle de chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) dans la région de Bassar au centre du pays. Ce programme, mis en place par le ministère de la Santé dans le cadre du programme national de lutte contre le paludisme, vise à protéger les enfants âgés de 3 à 59 mois et à prévenir les formes graves du paludisme.

Pendant quatre mois, les enfants recevront des comprimés contenant de la sulfadoxine-pyriméthamine associée à l’amodiaquine pendant trois jours consécutifs. Cette campagne sera mise en œuvre par des équipes spécialisées et des agents de santé communautaires, de porte-à-porte. Pour l’instant, seule la partie septentrionale du pays a été sélectionnée pour cette campagne, en se basant sur l’analyse des données de pluviométrie, de morbidité et de mortalité infantile liées au paludisme.

Réunion des programmes nationaux de vaccination en Afrique de l’Ouest

Cette semaine, la capitale togolaise a accueilli la réunion des programmes nationaux de vaccination des pays d’Afrique de l’Ouest. Près de 250 participants, experts et spécialistes issus de 17 pays, y ont partagé les meilleures pratiques pour atteindre les objectifs régionaux. Durant les travaux, qui se sont tenus en mode virtuel et présentiel, une attention particulière a été portée aux enfants « zéro dose » (non vaccinés), dont le nombre a augmenté en raison de la pandémie de Covid-19. « La pandémie a gravement affaibli les systèmes de santé fragiles existants dans les pays de la sous-région et leur capacité de réponse. Cet atelier est une opportunité pour échanger sur les différentes stratégies à ajuster pour renforcer les programmes de vaccination et réduire le nombre d’enfants ‘zéro dose’ et sous-vaccinés dans la sous-région », a indiqué Midamegbe Akakpo, Directrice de Cabinet du ministère de la Santé togolais, en ouverture de la session. Les responsables ont souligné l’importance d’une meilleure préparation et d’une réponse efficace aux urgences sanitaires, ainsi que le renforcement des systèmes de vaccination avec de nouveaux vaccins. Il s’agissait également de la première réunion en présentiel des responsables régionaux, après deux réunions organisées en virtuel en raison de la crise sanitaire.

Cas de Choléra au Zimbabwe et au Burundi

Plusieurs pays africains font actuellement face à des épidémies plus ou moins prolongées de choléra. Cette semaine, l’OMS met l’accent sur la situation au Zimbabwe et au Burundi

Zimbabwe : 3 430 cas, 78 décès, 2,3 % de taux de létalité

Dans ce pays d’Afrique australe, on observe une hausse des cas et des décès, révélant une « crise sanitaire majeure ». Au cours de la dernière semaine épidémiologique, 27 233 nouveaux cas ont été signalés, en augmentation de 35% par rapport à la semaine précédente. La province de Harare est l’épicentre de l’épidémie, avec la majorité des nouveaux cas. Les décès ont également augmenté, passant de 1 à 6 en une semaine. Depuis le début de l’épidémie en février 2023, le pays a enregistré 3430 cas et 78 décès, soit un taux de létalité de 2,3%. Les hommes sont légèrement plus touchés que les femmes. Les enfants de moins de cinq ans, ainsi que les personnes âgées de 35 ans et plus, sont les plus vulnérables. La transmission du Vibrio cholerae, la bactérie responsable de la maladie, s’intensifie et se propage dans différentes régions du pays, en particulier dans les zones urbaines densément peuplées et ayant un accès limité à l’eau potable et à l’assainissement. Les acteurs de la surveillance appellent à des mesures urgentes pour contenir l’épidémie et prévenir une augmentation des cas à l’approche de la saison des pluies. La mobilisation de ressources adéquates et la coordination des interventions sont jugées essentielles pour surmonter cette crise humanitaire au Zimbabwe.

Burundi : 574 cas, 9 décès, 1,6 % de taux de létalité

Au Burundi, l’épidémie de choléra, qui a débuté en décembre 2022, continue de se propager. Au cours de la dernière semaine, 12 nouveaux cas ont été signalés, ce qui représente une baisse par rapport à la semaine précédente. Cependant, la situation reste préoccupante, avec un total de 574 cas et neuf décès depuis le début de l’épidémie, avec une plus forte exposition des hommes par rapport aux femmes. Les jeunes de 11 à 20 ans sont particulièrement vulnérables. Les provinces de Bujumbura Rural et de Bujumbura Mairie sont les plus touchées, avec plus de 80% des cas signalés. La situation est rendue difficile par les mauvaises conditions d’assainissement et d’hygiène, notamment dans les bidonvilles surpeuplés, ce qui favorise la transmission du choléra. Bien que le pays soit actuellement en saison sèche, la propagation continue de l’épidémie dans les zones chaudes pourrait entraîner une augmentation de l’incidence du choléra. Les autorités sanitaires du Burundi coordonnent la réponse à l’épidémie, avec la mise en place d’activités de surveillance, de sensibilisation et de prise en charge.

Ayi Renaud Dossavi

agenceecofin

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