Le Mali face à l’isolement et à la menace jihadiste.
						
Menace jihadiste
Le Mali traverse l’un des moments les plus critiques de son histoire contemporaine.
Si les exactions perpétrées contre les populations civiles, notamment peules, continuent de susciter une légitime indignation, le pays fait aujourd’hui face à une autre tragédie : celle d’un État isolé, fragilisé, et menacé de toutes parts par la poussée jihadiste.
Depuis Bamako, le constat est amer. Privé de l’appui traditionnel de ses partenaires internationaux et entouré de voisins prudents, voire indifférents, le gouvernement malien tente tant bien que mal de contenir une menace dont l’ampleur dépasse désormais ses capacités militaires.
Cette solitude régionale inquiète, car l’effondrement d’un Mali déjà fragilisé aurait des conséquences déstabilisatrices pour l’ensemble du Sahel.Dans les capitales voisines, l’heure est encore à la distance.
Chacun cherche à protéger son propre territoire, à négocier ses propres accords tacites avec les groupes armés, oubliant que la contagion terroriste ne reconnaît pas les frontières.
Le désengagement collectif des États sahéliens interroge autant qu’il inquiète.
Les puissances occidentales, pour leur part, adoptent une posture prudente. Face à la montée de l’insécurité, plusieurs ambassades ont réduit leur personnel et recommandé la plus grande vigilance à leurs ressortissants.
Nombre d’observateurs y voient les prémisses d’un désintérêt stratégique temporaire, qui pourrait céder la place, plus tard, à une nouvelle intervention sous couvert d’urgence humanitaire ou de lutte antiterroriste.
Ce cycle sans fin de retrait et de retour, marqué par un certain cynisme diplomatique, accentue la méfiance des populations locales. Au fond, le Mali incarne aujourd’hui le dilemme du Sahel : un territoire traversé par des luttes internes, abandonné par ses alliés, et pourtant essentiel à l’équilibre sécuritaire du continent.
Mon regard personnel sur cette situation est empreint de lucidité et de tristesse.
Le Mali paie à la fois le prix de ses erreurs internes et celui du désintérêt international.
Plus que jamais, il aurait besoin d’un soutien sincère, fondé non sur les discours, mais sur une vision partagée de la stabilité régionale.
Abdoulaziz DEME
Le 03 Novembre 2025
				


