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Pour quelle raison les Oudaya ne seraient-ils pas apparentés aux Maures ?

Pour quelle raison les Oudaya ne seraient-ils pas apparentés aux Maures ?

Les Oudaya
La Mauritanie est connue pour sa double appartenance, se trouvant entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, plus précisément à la frontière du Maroc et du Sénégal.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement mauritanien avait inscrit l’épopée de Samba Gueladio, originaire de la rive gauche du fleuve Sénégal, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Ce que les Sénégalais étaient censés faire, tout légitimement.
De plus, Souleymane Ball et Abdel Kader Kane sont considérés comme des personnalités historiques nationales, malgré leur appartenance au Fouta sénégalais.
En ce qui concerne le versant marocain de notre histoire, il est simplement négligé pour des raisons qui restent inexpliquées, en tous cas, pour le Mauritanien ordinaire. Ce dernier sait, peut-être même vaguement, qu’après la Révolution des Torodo au XVIIIème siècle, une partie des Peuls a été renvoyée vers le Fouta oriental par les nouveaux maîtres de leur pays, les Almamy. Néanmoins, ce même Mauritanien n’a pas connaissance du déplacement d’une partie des Oudaya, les descendants d’Oudey Ould Hassane, du Maroc au XVIème siècle vers la Mauritanie actuelle pour ériger les émirats de l’Adrar, du Trarza, du Brakna, des Oulad Mbareck, et toutes les autres chefferies hassanes qui n’étaient pas moins dominantes sur leurs territoires.
Par ailleurs, tout visiteur qui se rend à Rabat pour découvrir ses curiosités se rend à la Kasbah des Oudaya et remarque que le nom Oudaya est inscrit partout sur les enseignes commerciales et les noms de rues.
Mais, à Nouakchott, il n’est fait aucune référence aux Oudaya. Par ici, on ne sait même pas qui est la princesse Lalla Khnatha Mint Bakar, la grand-mère du roi Mohamed VI et l’épouse du sultan Moulay Ismail.
Pour la petite histoire, dans le gouvernement de Mokhtar, un ministre foutanké avait son frère ministre dans le gouvernement de Senghor, car sa famille était divisée en deux : une partie mauritanienne et une autre sénégalaise.
Ce qui était différent du cas de Dey Ould Sidi Baba et de son frère Ahmed, le premier étant ministre marocain et le second ministre mauritanien. La raison en est que cette famille prestigieuse de l’Adrar n’avait pas une partie de ses membres au Maroc. C’est Dey qui avait plutôt opté pour le Maroc lorsque celui-ci revendiquait la Mauritanie.
La logique derrière ce déphasage était que, à l’indépendance nationale, tous les Foutanké pouvaient être mauritaniens ou sénégalais, selon leur choix, comme si les deux pays n’en faisaient qu’un. Cependant, Nouakchott était méfiant à l’égard du Maroc, comme s’il n’y avait pas de lien social, historique et géographique entre les deux pays.

Ely Ould Sneiba
Le 26 juillet 2025

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