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Billet d’humeur – Faux médocs, vraies conséquences !

Faux médocs.
Ah, la santé publique… ce trésor national qu’on ne voit jamais briller au soleil, qu’on ne brandit pas lors des défilés, mais sans lequel même les plus grands des dirigeants auraient bien besoin d’un rendez-vous médical.

Il paraît que “la santé, c’est l’affaire de tous”. Jolie formule, qu’on imagine bien sur une affiche au fond d’un centre de santé déserté, collée de travers à côté d’un extincteur périmé. Pourtant, sous ses airs de slogan vitaminé, cette phrase dit vrai : la santé, ce n’est pas juste une affaire de seringues et de stéthoscopes, c’est une affaire de société.

Car aujourd’hui, le fléau n’est plus seulement viral, bactérien ou parasitaire. Il est aussi… Comptable. Il prend la forme d’une boîte de comprimés sortie d’un sac en plastique, vendue à la sauvette entre deux étals de tomates. Ah oui, ce comprimé-là ne soigne rien, sauf peut-être les finances du trafiquant du coin. Faux médicaments, vrais dégâts : reins grillés, foies flingués, vies ruinées. Et pendant ce temps-là, tt pendant ce temps-là, les grands laboratoires passent pour un imam en prière du vendredi.

Alors évidemment, certains regardent ailleurs. « Ce n’est pas mon domaine », disent-ils entre deux signatures de paperasses ministérielles. D’autres murmurent : « Les vrais coupables sont à l’étranger »… Sans doute ! Mais pendant qu’on joue à cache-cache avec les responsabilités, c’est la santé collective qui joue avec sa vie.

Et ne parlons même pas de ce bon vieux commerce de la drogue, le cousin toxique des faux médicaments. Lui, il ne prend même plus la peine de se déguiser. Il ronge les quartiers, aspire les jeunesses, transforme les écoles en champs de mines invisibles. Là encore, silence radio. On espère que « les autorités compétentes » feront le boulot, pendant qu’on s’indigne mollement sur WhatsApp.

Mais soyons clairs : ce n’est pas juste l’affaire du ministre, du pharmacien ou du gendarme du poste frontalier. C’est notre affaire à tous. Oui, même toi, lecteur qui achète ton paracétamol entre deux pastèques, parce que « c’est moins cher que chez la pharmacie ». Même toi, prof qui ferme les yeux sur les élèves au regard vitreux. Même toi, parent qui pense que « ce n’est qu’un sirop pour la toux » alors qu’il sort d’un coffre de voiture.

Alors, on fait quoi ? On continue de s’empoisonner en silence ou on se bouge un peu ? On informe, on signale, on éduque, on sensibilise. Ce n’est pas très glamour, ce n’est pas très TikTok, mais c’est vital.

La santé, ça commence par dire non aux compromissions, non à l’indifférence. Et oui, par dire non à la boîte de médicaments qui sent la fraude à trois kilomètres.

Parce qu’au fond, un comprimé douteux, c’est un peu comme une promesse politique : si ça ne soigne pas, ça peut au moins faire très mal.

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Ahmed Ould Bettar

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