L’argument génétique ne tient pas la route.
L’argument génétique ne tient pas la route.
Il est largement reconnu que les liens de parenté ne sont pas indispensables pour former une tribu, une ethnie ou un groupe social.
Ceux qui estiment que les Harratines sont des cousins ne peuvent pas évoquer des liens de sang, car les Harratines ont plusieurs filiations, tout comme leur appartenance tribale et sociale est tout aussi éclectique.
En fait, la formation des groupes sociaux n’est pas exclusivement due aux facteurs génétiques. Il existe également d’autres éléments tels que la langue, la culture, la religion et le statut social, entre autres, qui justifient le vivre-ensemble et la cohésion sociale solidaire. Pour le dire autrement, une ‘assabiya’, selon la terminologie sociologique d’Ibn Khaldoun, c’est-à-dire des liens solides qui assurent la conscience de l’identité commune et la cohésion au sein du groupe. Sans cette possibilité extérieure aux patrimoines génétiques, les Harratines n’existeraient pas, tout comme les Halpuulars. En tout cas, sous ces désignations et sous ces appartenances ethniques et communautaires.
Pour récapituler, nous sommes arabes, pulaars, harratines. Ce n’est pas parce que nous avons un ancêtre commun, mais parce que l’histoire et la géographie ont façonné notre identité.
Messieurs, vos ambitions politiques vont-elles vous conduire à chambouler les données sociologiques, bouleverser l’anthropologie et perturber l’ethnologie ?
De toute façon, si vous y tenez, sachez que le purisme est un excès et que la pureté des origines est une fantaisie.
Ely Ould Sneiba
Le 16 avril 2025