La cohésion nationale piégée !
La cohésion nationale piégée !
En Mauritanie, le pouvoir n’a jamais été exercé au nom d’une race, à savoir les Arabes. Cette dimension est bien secondaire. Autrement, aucun Beïdane ne serait opposant, et aucun coup d’État ne serait perpétré. Et tous les Beïdanes seraient unanimes pour dire : ‘Notre race est au pouvoir. Que voudrions-nous de plus ?’
Du tout, cette idée de la République n’a jamais été celle des Arabes de ce pays.
En 1978, le colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck met fin au régime du président Mokhtar Ould Daddah.
En 1984, le colonel Mouawiya Ould Taya fait tomber le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haidalla.
Il est clair que cette liste de putschs réussis n’est pas exhaustive.
Toutefois, des nationalistes arabes d’obédience nassériste et baathiste avaient comploté pour prendre le pouvoir.
Avec l’avènement de la démocratie, les Arabes étaient les principaux challengers des pouvoirs en place.
Pourquoi devrait-il enfoncer une porte ouverte alors que d’autres frères arabes sont déjà aux commandes ?
Malheureusement, là où les choses ont pris un tournant racial, c’est lorsque les officiers pulaars ont tenté leur coup, de manière purement ethnique, que ce soit dans la forme ou dans le fond.
À partir de ce moment-là, une série d’événements intensément douloureux a perturbé la cohésion entre les Mauritaniens.
Désormais, les nationalistes pulaars se focalisent exclusivement sur la réconciliation, c’est-à-dire sur la refondation de l’État en fonction des deux races. Autrement, la crise continuera à se manifester de différentes manières et avec des mots d’ordre aussi variés que les déficits de la mauvaise gouvernance qui n’a pas de couleur.
Sincèrement, celui qui soutient que la population arabo-mauritanienne est entièrement nantie devrait avoir un regard bien clivant. Le milieu maure est fortement affecté par le chômage et la paupérisation, ce qui a conduit des milliers de jeunes à choisir l’émigration clandestine aux États-Unis. C’est également la raison pour laquelle le gouvernement a mis en place Taazour et une agence pour l’emploi des jeunes, ainsi que de nombreux autres programmes socio-économiques bénéfiques à tous les Mauritaniens, sans exception.
Et aujourd’hui, c’est un député pulaar qui jette un pavé dans la marre. Il a pris la parole dans un hémicycle étranger et a demandé l’immixtion des députés européens dans les affaires de son pays pour aider sa race en difficulté.
Qui donc place la race au cœur de la vie nationale ?
Qui a déjà exigé des droits constitutionnels pour sa race ?
Le retour de manivelle peut parfois être malheureux. Cependant, il est hautement patriotique de faire amende honorable, tous ensemble, et de s’engager dans une dynamique positive mauritano-mauritanienne.
Ely Ould Sneiba
Le 27 mars 2025.