Un souffle nouveau pour la santé en Mauritanie : entre défis et espoirs
Un souffle nouveau pour la santé en Mauritanie : entre défis et espoirs
Dans le grand corps de la nation mauritanienne, la santé publique est un cœur qui bat au rythme des efforts déployés pour garantir un avenir meilleur à ses citoyens. Conscient de la volonté du ministre de la Santé de forger un personnel compétent et bien formé, et d’assurer des services médicaux d’une efficacité irréprochable, il devient impératif d’adopter une approche proactive. Une approche semblable à une main ferme guidant un navire à travers des eaux tumultueuses, où la transparence, la collaboration et la sensibilisation deviennent les étoiles d’un cap à maintenir. Car il s’agit non seulement de contenir l’influence insidieuse des lobbies, mais aussi de poser les fondations solides d’un développement durable et inclusif, à même de redonner vigueur et espoir à tout un peuple.
L’état de santé en Mauritanie : un diagnostic alarmant
Comme un médecin face à un patient fébrile, les statistiques dressent un portrait sans complaisance de la situation sanitaire du pays. Selon l’Enquête Démographique et de Santé de Mauritanie 2019-2021, le spectre de la mortalité infantile continue de hanter les foyers : sur 1 000 naissances vivantes, 33 enfants s’éteignent avant leur premier anniversaire, et 22 d’entre eux n’ont pas même le temps de voir leur premier mois s’achever. Pire encore, un enfant sur 24 ne franchit pas le cap des cinq ans, traduisant une urgence sanitaire qui exige des réponses immédiates et pérennes.
À cette hémorragie démographique s’ajoute une autre plaie béante : la prévalence inquiétante des hépatites. Avec au moins 10 % de la population affectée, le virus s’immisce insidieusement dans les veines du pays, fragilisant davantage un système de santé déjà sous pression.
L’Institut National d’Hépato-Virologie : un espoir encore fragile
Face à ce fléau, l’Institut National d’Hépato-Virologie (INHV), inauguré en 2019 à Nouakchott, devait incarner un rempart, une forteresse scientifique contre les assauts des maladies virales. Soutenu par un investissement de 1,6 milliard d’ouguiyas (environ 4,3 millions de dollars US), il se voulait un sanctuaire de recherche et de soins, un phare dans la nuit de l’incertitude médicale.
Mais les tempêtes administratives et les écueils budgétaires ont fragilisé son édifice. La démission, le mardi 4 mars 2025, du Directeur Général de l’INHV en est l’illustration la plus frappante. Si les raisons précises de son départ demeurent voilées, son geste est un signal d’alarme qui résonne dans tout le secteur sanitaire. Un appel silencieux à une introspection nationale sur les failles du système et les réformes à mener d’urgence.
Vers un avenir plus sain : recommandations et perspectives
La maladie d’un pays ne se guérit pas d’un simple coup de scalpel. Il faut une thérapie de fond, une refonte en profondeur qui tienne compte des réalités du terrain et des aspirations des citoyens. Voici quelques pistes essentielles pour amorcer cette transformation :
– Renforcement des capacités: Comme on forge une épée dans le feu, il est indispensable d’investir dans la formation continue du personnel médical et paramédical. Une compétence accrue garantit une prise en charge plus efficace des patients et réduit les erreurs médicales.
– Transparence et gouvernance : Le système de santé ne saurait être un marché aux enchères. Instaurer des mécanismes de gestion rigoureux et éthiques permettra de réduire l’emprise des lobbies et d’assurer une allocation équitable des ressources.
– Sensibilisation communautaire : Une population informée est une population protégée. Des campagnes d’éducation sanitaire doivent être mises en place pour promouvoir la prévention et encourager les consultations médicales régulières.
– Collaboration intersectorielle : La santé n’est pas l’affaire exclusive des hôpitaux et des cliniques. Un dialogue permanent entre les institutions publiques, les structures privées et les ONG permettra d’adopter une approche globale et coordonnée face aux défis sanitaires.
Si ces recommandations sont suivies avec rigueur et détermination, alors peut-être verra-t-on, à l’horizon, se dessiner les contours d’un système de santé plus résilient, où chaque citoyen, du nourrisson à l’aîné, pourra aspirer à un avenir où la maladie ne sera plus une fatalité mais un combat à la portée de tous.
Ahmed Ould Bettar
Mémoires d’un gestionnaire