Faites-le savoir également aux parlementaires européens.
Faites-le savoir également aux parlementaires européens.
Dénigrer la Mauritanie à Bruxelles et revenir à Nouakchott en héros national est devenu une pratique courante.
Au parlement européen, à des audiences souvent mal informées et le plus souvent désinformées, on entend constamment dire que les Noirs sont exclus en Mauritanie, où un racisme d’État les réduit au statut de citoyens de second degré.
Passées au crible de la vérité, toutes ces accusations d’exclusion visant les Négro-Mauritaniens diffusées par ces visiteurs venant de loin s’effondrent comme un château de cartes.
Rien de tout cela n’est réel, ou même crédible.
Un rappel à l’attention des honorables eurodéputés leur permettra de distinguer le bon grain de l’ivraie.
Il convient de leur faire savoir qu’aucun Mauritanien n’a jamais été empêché d’exercer dans la fonction publique à cause de ses origines ou de la couleur de peau, et cela à tous les niveaux, y compris le gouvernement et les postes de premier plan de l’État.
En outre, à un certain moment, le pays importait la plupart de ses fonctionnaires des pays de l’Afrique de l’Ouest en raison d’un manque sérieux de cadres et d’agents nationaux. Camille Evrard, dans sa thèse ‘De l’armée coloniale à l’armée nationale en Mauritanie’, parle d’une forte représentation des Noirs (environ 75 % des fonctionnaires et jusqu’à 80 % dans les PTT).
L’armée comptait également des officiers, des sous-officiers et des hommes de troupes négro-mauritaniens, même s’ils n’étaient pas majoritaires, ils étaient tout au moins en nombre équivalent.
Pour compléter le tout, les colonels Yall Abdoullah, Felix Negri et Ann Babaly avaient dirigé l’armée nationale. Le colonel Dia Mamadou était chef d’État-major de la Garde nationale. Et le général Ndiaga Dieng était patron de la gendarmerie nationale.
Quel est donc le problème ?
Il est ailleurs. Il a vu le jour avec l’avènement de l’État.
En effet, l’élite politique poulo-foutankée, après avoir suivi une formation à l’École normale William-Ponty et rencontré des futurs dirigeants et militants Peuls tels que le guinéen Diallo Telli, a adopté le nationalisme pulaar. Le fameux tract des 19 qui avait mis le feu aux poudres en 1966 sera signé par certains de ces cadres politiques.
Quelles sont leurs revendications ?
Leur discours parle d’égalité, mais en réalité, ils luttent pour ériger un État biracial où les Arabes et les Peuls auront le pouvoir à parts égales.
Chers eurodéputés, les Maures ont catégoriquement refusé de partager leur pouvoir avec les Marocains. Est-ce logique qu’ils le fassent avec les Peuls, car ils n’ont pas été dotés d’un État par la France ?
Par ailleurs, les Maures estiment que la France les a lésés en les privant des Sahraouis et des Azawadis. Est-ce qu’ils vont encore lâcher du lest ?
En outre, gardez à l’esprit que le complot anti-peul est une pure mystification.
Qui n’a pas pensé que le Président Sékou Touré était en proie à des hallucinations et sévissait sauvagement contre ses compatriotes peuls, en particulier contre Diallo Telli et ses compagnons ?
Il s’agit d’accusations sans fondement.
Jacques Foccart, le Monsieur Afrique de l’Elysée, a affirmé avoir joué un rôle dans la mise en place de ‘l’opération Persil’, planifiée par les services secrets français pour assassiner Sékou Touré, en collaboration avec des opposants peuls dirigés par un certain Souleymane Baldé.
En Mauritanie, on pensait également que le putsch manqué des officiers pulaars était une manipulation policière. Absolument pas. Certains éléments du complot avaient estimé que cette tentative était un acte de bravoure ethnique.
Au Mali, l’Etat est en guerre contre les Djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), dirigé par le peul Amadou Koufa.
Au Nigeria, c’est Boco Haram qui représente la principale menace, et les Peuls y sont impliqués.
Au Sénégal, le conflit interethnique remonte à l’affaire Mamadou Dia. Aujourd’hui, il prend un tournant potentiellement dangereux.
Honorables députés, est-ce que vous réalisez maintenant que l’ethnocentrisme Peul déstabilise la sous-région ?
Alors, soyez prudent si l’on vous rapporte que la Mauritanie est un État qui pratique la discrimination raciale. Comprenez que ces messagers de la démocratie et des droits humains vous disent des contrevérités à caractère ethniciste.
Ely Ould Sneiba
Le 4 février 2025