Le Premier ministre préside la réunion régulière du dialogue politique entre la Mauritanie et l’Union européenne.
Nouakchott, Mauritanie
Mercredi soir, Son Excellence le Premier ministre El Moctar Ould Djay a présidé, dans la salle de réunion du Premier ministère, la réunion régulière du dialogue politique entre la Mauritanie et l’Union européenne (UE). Cet événement majeur, inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre les deux parties, vise à renforcer la coopération bilatérale et à approfondir le dialogue sur des questions d’intérêt commun.
Une coopération stratégique multiforme
La rencontre a permis de dresser un état des lieux détaillé des relations entre la Mauritanie et l’UE, abordant divers axes de coopération, notamment la sécurité, la stabilité régionale, la migration et l’accueil des réfugiés. La Mauritanie, en tant que partenaire clé de l’Union européenne en Afrique, bénéficie d’un soutien financier conséquent, qui s’est intensifié ces dernières années.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre a mis en exergue l’importance capitale de cette coopération, soulignant que l’UE et ses États membres comptent parmi les principaux partenaires économiques du pays. Il a rappelé que cette réunion intervient à un moment crucial, marqué par la réélection de Son Excellence le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement pour les cinq prochaines années, s’inscrivant dans le cadre du programme « Mon ambition pour la Patrie ».
Le Premier ministre a insisté sur les efforts soutenus de l’État pour instaurer un développement économique durable, renforcer la sécurité et la stabilité, améliorer les capacités humaines et garantir le respect des droits de l’homme. Ces initiatives nécessitent des ressources importantes, et l’appui de l’Union européenne est essentiel pour mobiliser les fonds nécessaires à leur mise en œuvre. Il a notamment évoqué le rôle du groupe consultatif que le gouvernement prévoit d’organiser au cours du premier semestre de l’année, en vue d’attirer davantage d’investissements et de financements extérieurs.
Engagements financiers de l’Union européenne
L’Union européenne a récemment intensifié son soutien financier à la Mauritanie, avec plusieurs engagements notables :
- Appui budgétaire de 100 millions d’euros : Accordé en décembre 2024, ce financement vise à promouvoir un développement intégré et durable.
- Soutien de 210 millions d’euros pour la gestion des migrations et l’aide humanitaire : Annoncé en février 2024, ce montant est dédié à la gestion des flux migratoires, à l’aide humanitaire et aux opportunités pour la jeunesse mauritanienne.
- Subvention de 47,68 millions d’euros pour le développement : Signée en avril 2022, cette convention finance divers projets de développement en Mauritanie.
- 154 millions d’euros en aide humanitaire depuis 2007 : Investis dans des programmes humanitaires, notamment le service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS).
- Appui de 24 millions d’euros au secteur de la santé : Financement accordé en 2020 pour renforcer les infrastructures et services de santé du pays.
Engagements financiers de la Mauritanie
En contrepartie, la Mauritanie a également consenti à des engagements financiers et économiques conséquents pour consolider cette coopération :
- Contribution nationale dans les projets de développement : La Mauritanie investit chaque année plusieurs milliards de MRU pour cofinancer des projets soutenus par l’UE, notamment dans les infrastructures, la formation et l’innovation.
- Accords de Partenariat Économique (APE) avec l’UE : La Mauritanie s’est engagée dans les APE avec 14 autres pays d’Afrique de l’Ouest pour favoriser les échanges commerciaux et attirer les investissements étrangers.
- Engagement dans l’accueil des réfugiés : Le pays consacre des ressources importantes pour l’accueil et l’intégration des réfugiés maliens, bénéficiant d’un soutien international mais mobilisant également des fonds nationaux.
Un soutien européen renforcé
L’ambassadeur de l’UE en Mauritanie, Son Excellence Monsieur Joaquin Tasso Villalonga, a souligné que la Mauritanie est aujourd’hui le plus grand bénéficiaire des financements européens en Afrique, en raison de la diversité des secteurs concernés et de la qualité du partenariat. Ce soutien s’étend aux domaines de la politique, de l’économie, de la sécurité et de la société, renforçant ainsi la coopération entre les deux parties.
Les ambassadeurs de l’UE présents à la réunion ont salué les avancées de la Mauritanie sur la scène internationale, notamment sa présidence actuelle de l’Union africaine et le rôle diplomatique joué par le Président de la République dans la médiation des conflits régionaux. Ils ont également reconnu les efforts louables du pays dans l’accueil et l’assistance des réfugiés maliens, mettant en avant l’engagement humanitaire de la Mauritanie.
Perspectives et engagements futurs
À l’issue des discussions, les représentants européens ont réaffirmé leur volonté de continuer à soutenir la Mauritanie dans ses efforts de développement, tout en consolidant la paix et la stabilité dans une région marquée par de nombreuses tensions. Ils ont mis en avant l’importance de renforcer les investissements dans des secteurs clés comme l’éducation, la formation professionnelle, la gouvernance économique et la lutte contre le changement climatique.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’accord d’association ACP-UE, qui vise à promouvoir un dialogue politique régulier entre l’Union européenne et ses partenaires africains. Parmi les sujets abordés lors de cette session figurent la situation politique et économique de la Mauritanie, les réformes structurelles en cours, le groupe consultatif, les enjeux liés à la pêche, la paix et la sécurité, ainsi que la mise en œuvre du partenariat global UE-Mauritanie pour la porte d’entrée.
En renforçant cette coopération stratégique, la Mauritanie et l’Union européenne posent les bases d’un partenariat durable, au service du développement et de la prospérité partagée.
Ahmed Ould Bettar,
membre du Réseau des journalistes économistes africains pour Rapide info
