Assemblée mondiale de la santé : discours du Président Ghazouani

Assemblée mondiale de la santé : discours du Président Ghazouani
S’adressant à l’Assemblée, le Président Ghazouani a mis l’accent sur l’universalité et l’efficacité de la couverture sanitaire comme unique moyen de permettre, partout dans le monde, la pleine jouissance de toutes et de tous du droit légitime à la santé et au bien-être, conformément à l’ODD3 des objectifs du développement durable.
Le président de la République et Président de l’Union africaine a souligné que, conformément au mémorandum d’accord historique, signé entre l’Union africaine et l’organisation mondiale de la santé le 18 novembre 2019, et qui scelle leur engagement conjoint à élargir et approfondir leur entente en faveur de la santé en Afrique et dans le monde, l’UA n’épargnera aucun effort pour la réussite du cycle d’investissement du 14e programme général de travail de l’OMS.

Voici le discours du Président Ghazouani dans son intégralité:

Excellence Monsieur le président de l’assemblée générale,

Excellence Monsieur Tedros Adhanom, directeur général de l’OMS,

Excellences Mesdames et Messieurs chefs des délégations,

Mesdames et Messieurs les représentants des organisations partenaires et parties prenantes de l’OMS

Mesdames et Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier son Excellence, Tedros Adhanom, directeur général de l’OMS, pour avoir bien voulu m’inviter à prendre la parole à cet accueil de haut niveau à l’occasion de la 77è session de l’assemblée mondiale de la santé, tenue sous le thème: «un monde mobilisé pour la santé, la santé pour tout le monde ».

Je voudrais aussi le féliciter pour les admirables efforts que l’OMS ne cesse de déployer dans des contextes souvent difficiles et avec des financements insuffisants flexibles et très en deçà des niveaux requis afin de contribuer efficacement à l’avènement d’une couverture sanitaire universelle.

Seule l’universalité et l’efficacité de la couverture sanitaire pourrait permettre, partout dans le monde, la pleine jouissance de toutes et de tous le droit légitime à la santé et au bien-être, conformément à l’ODD3 des objectifs du développement durable. L’efficace coordination, par l’OMS, des efforts déployés à l’échelle mondiale pour progresser vers ces ODD3, ainsi que les efforts consentis par les Etats membres, afin restructurer leurs systèmes sanitaires et de reformer leurs cadres législatifs et réglementaires, notamment leurs régimes d’assurance maladie pour réduire les dépenses de santé à la charge des patients, ont permis d’accomplir certains résultats indéniablement positifs à l’échelle planétaire et particulièrement en Afrique.

Ainsi, l’espérance de vie des femmes africaines est passée de cinq à quatre ans à 67 ans, le taux de mortalité matériel et le nombre d’enfants décédés avant l’âge de cinq ans ont diminué significativement. Plusieurs maladies sont en passe d’être éradiqué et éliminé comme : la poliomyélite, la maladie du ver de Guinée, ainsi que les tétanos maternels et néonatals.

Malgré ces résultats, certes encourageants, nous sommes encore très loin de la réalisation des objectifs de l’agenda 2030 en matière de la santé et de bien-être. Il suffit pour s’en convaincre, de voir que la moitié des citoyens africains, ou pratiquement la moitié 48 % soit quelques 672 millions de personnes n’ont pas toujours accès aux soins de santé dont ils ont besoin. Les principaux déterminants de cette inacceptable situation sont liés à la faiblesse des infrastructures sanitaires, à la pénurie de personnels de santé qualifiés et à l’accès insuffisant aux vaccins, aux médicaments et produits médicaux de qualité, et plus globalement à l’inadéquation de nos systèmes de santé.

Dramatiquement, mis à l’épreuve par la pandémie de la COVID-19, ces systèmes ont révélé toute la faiblesse de leur résilience ainsi que notre incapacité collective à mettre en place une riposte mondiale coordonnée et efficace face à des pandémies.

Cette insuffisance de coordination, de solidarité, de mutualisation des moyens et de synergie des efforts face à la COVID-19, est ce qui fonde aujourd’hui toute la pertinence des efforts visant à mettre en place un pacte juridiquement contraignant afin de protéger l’ensemble des citoyens et des citoyens du monde face aux pandémies en renforçant la prévention, la préparation et la coordination des ripostes.

Lors de la crise de COVID-19, l’un des défis majeurs était celui des vaccins et de l’équité dans leur mise à disposition des patients. Aussi, il est de plus en plus de haute urgence d’aider les pays en voie de développement à renforcer leur capacité en matière de production de vaccins et de médicaments. Dans ce cadre, je tiens à insister sur l’importance du forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinale, coprésidé par l’Union africaine et le gouvernement français, et prévu le 20 juin prochain à Paris.

Ce Forum verra le lancement de l’opportunité d’investissement du GAVI pour la période 2026-2030, et sera également l’occasion de lancement de l’accélérateur de la production des vaccins en Afrique, qui est un mécanisme financier innovent conçut par GAVI, en étroite collaboration avec les centres africains de contrôle et de prévention des maladies visant à aider les fabricants de vaccins en Afrique à diversifier et accroitre leurs productions.

Excellences Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, par le jeu des inégalités sociales en matière d’accès aux services de santé, des millions de familles à travers le monde, particulièrement en Afrique, n’accèdent pas, ou accèdent avec beaucoup trop de difficultés aux soins dont ils ont besoin. Il va donc nous falloir, collectivement, travailler à réduire significativement ces inégalités en accélérant les progrès vers la couverture sanitaire universelle et la sécurité sanitaire par le renforcement des systèmes de santé et l’investissement dans les infrastructures, les médicaments et les technologies sanitaires.

Pour cela, nous avons besoin d’un élan de solidité mondiale qui nous unie, tous, autour de la santé pour tous. Nous devons, dans ce cadre, soutenir activement l’Organisation mondiale de la santé et consentir aux efforts nécessaires à la réussite de son nouveau cycle d’investissements, qui vise à obtenir un financement durable, souple, prévisible et diversifié de son 14è programme général de travail pour la période 2025- 2028.

En effet, afin de contribuer positivement et significativement à la réalisation des priorités de l’OMS et de ses Etats membres dans le cadre de l’ODD3, la mise en œuvre du 14è programme général de travail pour la période 2025-2028 nécessitera, au vu des contributions fixées et des autres ressources assurées, un financement volontaire, souple et prévisible d’un milliard de dollars sur quatre ans.

Je tiens ici à souligner que, conformément au mémorandum d’accord historique, signé entre l’Union africaine et l’organisation mondiale de la santé le 18 novembre 2019, et qui scelle leur engagement conjoint à élargir et approfondir leur entente en faveur de la santé en Afrique et dans le monde, nous n’épargnerons aucun effort pour la réussite du cycle d’investissement du 14e programme général de travail de l’OMS.

En outre, nous sommes résolument engagé à poursuivre et à approfondir cette collaboration fructueuse entre l’Union africaine et l’OMS afin que toutes et tous en Afrique et ailleurs, aient accès à des soins de santé abordables et de qualité.

Aussi, toute en lançant en appel aux pays membres et aux parties prenantes de l’OMS pour qu’ils consentissent aux efforts requis pour la réalisation de l’ODD3, Je souhaite plein succès et réussite aux travaux de cette 77e session de l’assemblée mondiale pour la santé.

Je vous remercie.

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