Vous n’êtes pas les directeurs de la bonne conscience nationale
La corde du mensonge est courte, et il faut combattre la mauvaise conscience nationale avec des arguments de bonne foi.
Conscience nationale.
Tout d’abord, la démocratie repose sur la liberté d’opinion et d’expression dans le respect des règles de l’art. Il n’y a donc aucune raison pour quiconque de se faire diriger intellectuellement par des individus qui sont ethniquement, communautairement et racialement motivés.
Ensuite, la génération actuelle, qui a grandi après l’indépendance nationale, la nôtre, n’a jamais eu d’esclaves ni n’a fréquenté l’établissement scolaire réservé aux enfants de notables, mais plutôt l’école publique et populaire, où tous les enfants de la République étaient accueillis, sans discrimination, par un personnel enseignant démocrate et patriote.
Cependant, cette génération était consciente que celles précédentes avaient commis des actes historiques répréhensibles, tels que l’esclavage, sans penser qu’un jour on pourrait lui demander des comptes pour ces forfaits.
Est-ce vraiment nécessaire de surcharger nos consciences avec des malheurs individuels ou collectifs surannés ?
Dans l’affirmative, les tourments du passé pourraient rendre notre avenir incertain, car il y a beaucoup de sujets douloureux et sources de discordes.
Néanmoins, les peuples les plus intelligents sont ceux qui évitent de regarder en arrière et se dirigent sans hésitation vers l’avenir.
Au Sénégal, par exemple, l’esclavage qui était pratiqué à grande échelle, au Walo, au Fouta et dans tout le pays, n’a jamais été utilisé comme un sujet politique.
Pourquoi est-ce que cette question est au cœur des débats en Mauritanie ?
Ici, il s’agit d’une lutte pour le pouvoir où les porte-paroles autoproclamés de la communauté noire, en se basant sur le vote communautaire, croient pouvoir atteindre leur objectif.
Pour cela, ils utilisent le langage utilisé par l’ANC pendant sa lutte contre l’apartheid. Et répètent à tout vent : notre combat, c’est pour la dignité et l’égalité. Gros mensonge.
Les Maures ont toujours été ouverts et bienveillants, ce qui a entraîné la nomination de cadres civils et militaires sénégalais aux postes les plus élevés incluant le haut commandement de l’armée, le ministère de l’Intérieur et les ambassades.
La tentative de putsch des officiers poulo-toucouleurs a impliqué plus de 50 officiers ainsi que de centaines de sous-officiers et d’hommes de troupes.
Après les événements de 89 et les déportations vers le Sénégal, il est apparu que les fonctionnaires noirs étaient majoritaires dans certains secteurs comme les PTT, la sécurité sociale, la santé et d’autres.
De quelle exclusion parlent les ethnicistes ?
En ce qui concerne les Harratines, leurs communautaristes affirment eux-mêmes que les Harratines forment l’ossature de l’armée, des forces de sécurité et de nombreux autres secteurs d’activité, sans oublier une forte présence dans la haute fonction publique ainsi que dans le gouvernement.
La corde du mensonge est courte, et il faut combattre la mauvaise conscience nationale avec des arguments de bonne foi.
Ely Ould Sneiba
Le 25 septembre 2025



