Discours stigmatisants et vivre-ensemble : pour une Mauritanie fraternelle et inclusive
Face aux discours stigmatisants qui fragilisent l’unité nationale, cet éditorial appelle à la solidarité, au respect et au dialogue pour construire une Mauritanie fraternelle, inclusive et tournée vers l’avenir.
Quand les mots blessent au lieu de rassembler, les discours sont stigmatisants, c’est tout le tissu social qui s’effrite. Plaidons donc pour un langage du cœur, un dialogue respectueux et une fraternité retrouvée en Mauritanie.
Il est des instants où les mots, au lieu d’être des passerelles entre les âmes, se transforment en armes invisibles, tranchantes et cruelles. Ainsi, lorsque certaines figures publiques choisissent d’élever des discours stigmatisants, comme le fit récemment Biram, ce n’est pas seulement un langage qui se déploie, mais une blessure infligée au tissu fragile de notre vivre-ensemble. Ces paroles sèment le doute, nourrissent la haine, et dressent des murs là où nous devrions ériger des ponts.
Et pourtant, notre diversité n’est-elle pas la source même de notre beauté ? Comme un jardin foisonnant d’essences rares, notre société se compose de mille parfums et de mille couleurs. Chaque communauté est une étoile dans le ciel commun de la nation, et c’est de leur éclat collectif que naît la lumière. Mais quand la stigmatisation s’installe, ce ciel s’obscurcit, et le clair-obscur menace de devenir ténèbres.
C’est pourquoi il nous faut réapprendre à parler le langage du cœur : celui du respect, de l’empathie, de la solidarité. Il nous faut tendre l’oreille à la voix de l’autre, non pour y chercher une différence à condamner, mais pour y découvrir un reflet de nous-mêmes. Le dialogue n’est pas une concession : il est une respiration, un souffle qui empêche nos sociétés de s’étouffer sous le poids des rancunes accumulées.
Dans le désert mauritanien, le vent balaie les dunes mais n’efface jamais leur beauté mouvante. Ainsi devraient être nos rapports humains : capables de traverser les tempêtes sans jamais perdre l’essence de ce qui nous unit. La diversité, loin d’être une fracture, est le socle d’une fraternité possible, une chanson que nous devons chanter ensemble, avec la ferveur des anciens griots qui savaient que l’histoire d’un peuple n’appartient à personne, sinon à tous.
Les appels de Djeol et d’Ouadane résonnent alors comme des leçons d’espérance. Ils rappellent que l’unité n’est pas un vain mot, mais une flamme fragile que chacun doit protéger de ses mains nues, au prix de sa propre vanité. Car bâtir une société où chaque voix est entendue, où l’inclusion l’emporte sur l’exclusion, n’est pas seulement une utopie : c’est un devoir, un serment à faire devant nos enfants et devant l’horizon que nous voulons leur offrir.
Refusons les discours qui nous divisent. Refusons les frontières tracées par la peur. Et choisissons, ensemble, de défendre les valeurs qui nous élèvent : la dignité, la tendresse, l’humanité partagée. Alors, peut-être, la Mauritanie se découvrira telle qu’elle est vraiment : une mosaïque de vies et de rêves, soudée par l’amour de la justice et la promesse d’une fraternité retrouvée.
Rédaction Rapide info