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Vers un Cinquième Mandat pour le Président Ghazouani ? Une vision à Long Terme pour une Mauritanie stable et émergente

Vers un cinquième mandat pour Ghazouani ? Un débat s’ouvre sur la stabilité, la continuité et l’avenir de la Mauritanie émergente.

Par Ahmed OULD BETTAR

Nouakchott, septembre 2025 – Alors que la scène politique mauritanienne s’anime de plus en plus, une prise de parole inattendue vient relancer le débat sur la pérennité du leadership national : après l’appel controversé du journaliste Hanevy Ould Dehah pour un troisième mandat présidentiel, certaines voix commencent déjà à évoquer une idée encore plus audacieuse — un cinquième mandat pour le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Un simple ballon d’essai ? Une provocation calculée ? Ou une lecture réaliste des exigences du moment ?

L’ambition d’un changement profond, mais stable

Dans les cercles proches du pouvoir, une idée fait son chemin : les programmes de transformation économique, sociale et institutionnelle lancés sous le magistère de Ghazouani sont d’une telle ampleur qu’ils exigent au moins 15 à 25 ans pour porter pleinement leurs fruits.

« Nous ne construisons pas simplement des routes ou des bâtiments, nous reconstruisons un pays, un État, une identité collective mise à rude épreuve », confie un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat.

Un pays marqué par les fractures

Il serait difficile d’ignorer les multiples défis que la Mauritanie a traversés : instabilité politique chronique, pressions climatiques sévères, inégalités sociales persistantes et tensions identitaires latentes. Le pays a connu des phases de transition brutales, parfois douloureuses, souvent sans lendemain.

Depuis son élection en 2019, Ghazouani a réussi là où tant d’autres ont échoué : apaiser les tensions, relancer l’économie dans un contexte régional tendu, et surtout, commencer à poser les jalons d’un État de droit — pas encore parfait, mais en construction.

Un leadership pragmatique et discret

Contrairement à certains de ses prédécesseurs, le président Ghazouani n’est ni un homme de spectacles ni un populiste. Son style est feutré, ses décisions souvent mûrement réfléchies, et sa vision macroéconomique s’inscrit dans la durée. De la réforme du système éducatif à la modernisation du secteur minier, en passant par la digitalisation de l’administration et le développement des infrastructures énergétiques, chaque chantier semble dessiné pour le long terme.

La stabilité comme socle

C’est peut-être là que se joue l’essentiel : la stabilité. Dans un monde de plus en plus instable, où les coups d’État militaires, les insurrections civiles et les ingérences étrangères se multiplient en Afrique de l’Ouest, la Mauritanie apparaît comme un îlot de relative paix et de continuité. Pour de nombreux observateurs, prolonger cette stabilité serait un choix stratégique et patriotique, au-delà des querelles constitutionnelles.

Un débat nécessaire… mais encore prématuré ?

Faut-il déjà parler d’un cinquième mandat alors que le président en est à peine à la moitié de son second ? Pour certains, cette idée n’est qu’un exercice politique prématuré, voire un test lancé dans les médias pour mesurer la température de l’opinion. Pour d’autres, c’est une évidence : « Si l’on veut que la Mauritanie devienne un pays émergent, il faut lui donner le temps, la cohérence, et le leadership. Et ce leadership, aujourd’hui, c’est Ghazouani », estime un professeur de sciences politiques à l’Université de Nouakchott.

La continuité ou le chaos ?

Pour conclure, l’histoire récente de la Mauritanie est riche en ruptures. Peut-être est-il temps d’écrire une autre histoire, celle de la continuité dans la construction nationale. La question du cinquième mandat reste ouverte, mais le débat qu’elle suscite révèle une réalité profonde : le besoin d’une vision stable, d’un État fort et d’un avenir prévisible.

Et si, finalement, prolonger Ghazouani au-delà des limites traditionnelles n’était pas un caprice politique, mais une nécessité historique ?

Affaire à suivre.

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