Une énième mascarade sous couvert de dialogue
Une énième mascarade sous couvert de dialogue
Moussa Fall tente, une fois de plus, de vendre un mirage : un dialogue avec un pouvoir qui ne respecte ni sa parole ni ses engagements. Mais qui peut encore croire à cette énième manœuvre d’enfumage ? Depuis 13 ans, Biram Dah Abeid et le RAG attendent une simple reconnaissance légale, et depuis 13 ans, le pouvoir joue la montre, multiplie les fausses promesses et continue à traiter les mouvements de lutte avec mépris et duplicité.
Ce que propose Moussa Fall, ce n’est pas un dialogue, c’est une soumission maquillée. Il veut convaincre Biram de participer à une pièce de théâtre où les dés sont pipés d’avance, où le régime fait semblant d’écouter pour mieux enterrer les revendications. Pourtant, l’histoire récente de la Mauritanie est un cimetière de dialogues avortés, de promesses trahies et d’accords piétinés. Qui peut ignorer cette réalité ?
Le pouvoir n’a jamais eu l’intention d’intégrer le RAG dans le jeu politique officiel, car il sait que cela signerait la fin de son impunité. Il sait que la reconnaissance du RAG serait une victoire pour tous ceux qui luttent contre le racisme systémique, l’injustice et l’exclusion. Alors, il manœuvre, il manipule, il divise et il envoie des émissaires comme Moussa Fall pour prêcher la patience et le compromis… Un compromis avec qui ? Avec un système autiste et fourbe, qui ne survit que par le double langage et la tromperie ?
Moussa Fall se trompe d’époque. Le temps des illusions est révolu. Biram Dah Abeid n’a jamais eu besoin de la bénédiction d’un pouvoir oppresseur pour mener son combat. Et il ne tombera pas dans le piège d’un dialogue vidé de son sens, où la parole des opprimés ne sert qu’à légitimer une dictature déguisée en démocratie.
Un dialogue sans sincérité n’est qu’une diversion. Une participation sans garanties n’est qu’une complicité. Biram n’a pas à cautionner cette farce.
Sy Mamadou