Sanchez présente une carte distinguant les frontières entre le Sahara occidental et le Maroc et irrite le Makhzen.
Sanchez présente une carte distinguant les frontières entre le Sahara occidental et le Maroc et irrite le Makhzen.
Lors de la réunion en vidéoconférence du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avec des unités de son armée en mission humanitaire et de paix à l’étranger, à l’occasion de la célébration de Noël, l’attention du Maroc s’est rapidement portée sur une carte en arrière-plan sur laquelle les frontières du Sahara occidental et du Maroc sont distingués et séparés conformément à la légalité internationale.
Cela a fait ébranler les nerfs des autorités marocaines qui voient en Sanchez un fervent partisan du plan fallacieux de la « marocanité » du Sahara occidental et d’une carte marocaine erronée et n’existant nulle part.
Dans son message aux militaires espagnols à l’étranger, Sánchez a estimé que les troupes espagnoles, « tous les jours de l’année, 24 heures sur 24 », assurent « le maintien de la sécurité dans les espaces de souveraineté et d’intérêt national » et parce que dans les situations d’urgence et de catastrophes telles que celui provoqué par Dana, leur travail pour aider les personnes touchées « est absolument louable », selon le compte-rendu du quotidien espagnol El Independiente.
Furieuse et mécontente de la démonstration surprise de la carte reconnaissant le statut onusien juridique du Sahara occidental, la presse marocaine s’est toutefois attaquée à la carte apparue en arrière-plan lors du discours de Sanchez. Aux yeux du Makhzen, cette carte « porte atteinte à l’intégrité territoriale du pays et contredit l’accord Maroc-Espagne de 2022 ».
La carte utilisée par la Moncloa reconnaît les frontières qui séparent le Maroc du Sahara occidental, territoire soumis à décolonisation, selon l’ONU. « La récente présentation par l’Espagne d’une carte marocaine divisée derrière Sánchez intervient au moment où Madrid réaffirme sa volonté de renforcer ses liens avec le Maroc », s’offusque un journal marocain. Le geste du Sanchez a stupéfié au plus haut niveau du Makhzen.
Ce qui est souligné par l’interrogation de la presse makhzénienne : « si l’Espagne présenterait des excuses ou confirmerait une éventuelle crise » après l’utilisation de la Moncloa d’une carte correspondant à la légalité internationale et non aux aspirations expansionnistes de Rabat. L’obsession croissante du régime du Makhzen se confronte à des revers diplomatiques internationaux et au niveau des institutions mondiales.
Les organisations de l’ONU, la Cour de la justice européenne (CJUE) et la FIFA, entre autres, refusent d’adopter la carte erronée du Maroc incluant les territoires sahraouis, admettant que le Sahara occidental n’a jamais fait partie du royaume marocain. Selon le droit international, le Sahara occidental est depuis longtemps considéré comme un territoire en attente de décolonisation.
L’idée même de l’existence d’une mission onusienne, la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) est un parfait exemple que ce territoire doit accéder à l’indépendance.
Parallèlement à sa fausse propagande, Rabat a accru la pression sur plusieurs pays, notamment européens, souvent d’une manière ignoble – chantage migratoire, des pots-de-vin pour des politiques et journalistes, espionnages des dirigeants européens avec des logiciels sionistes – pour les faire adhérer à sa propagande.
Une démarche vouée à l’échec comme le prouve la dernière décision de la CJUE d’annuler les accords de pêche Maroc-UE, une victoire historique pour la cause sahraouie.