Un magazine français fait de nouvelles révélations sur Mohammed VI, le « roi colère »
Un magazine français fait de nouvelles révélations sur Mohammed VI, le « roi colère »
Alors que le président français Emmanuel Macron se trouvait en visite d’État au Maroc (28-30 octobre), le journal français Marianne a fait parler des membres de l’entourage du roi Mohammed VI.
Le souverain, qui traîne l’image d’un homme malade et désintéressé du pouvoir, est décrit sous un autre jour. Selon de nombreux témoignages recueillis par Marianne, Mohammed VI est en fait un roi coléreux, qui n’hésite pas à taper sur ses collaborateurs et à ordonner les pires répressions.
« Un monarque colérique, violent, drogué au pouvoir et à sa position de toute-puissance, tout en rejetant cependant les contraintes de sa fonction », écrit le magazine français, citant des proches qui l’ont côtoyé de près.
La propagande officielle lui confère le beau rôle en le présentant comme « le roi de la clémence, celui qui gracie plus qu’il ne châtie », mais c’est lui en fait qui suggère « les cibles trop dérangeantes à son goût ».
Mohammed VI passe la nuit à regarder ce qu’il se dit sur les réseaux sociaux à propos du royaume. « De temps en temps, sa petite équipe découvre au petit matin qu’il a donné des instructions pour réprimer telle ou telle personne. Le châtiment vient de lui, mais son architecture est imaginée par Fouad Ali El Himma », son camarade de classe et premier conseiller, révèle un ancien proche d’El Himma.
Si le roi Mohammed VI a rompu avec les assassinats et les enlèvements pratiqués sous son père Hassan II, c’est pour désormais « frapper sous la ceinture » en misant sur la réputation et l’honneur. D’où la condamnation de plusieurs journalistes indépendants à de lourdes peines de prison pour des accusations d’agression sexuelle, avant d’être graciés le 30 juillet dernier.
Témoignages sur le côté « coléreux » et « médiéval » de Mohammed VI
Selon les témoignages recueillis par Marianne, c’est aussi le roi qui a ordonné la répression qui s’est abattue sur les animateurs du Hirak de 2017.
« Qui donne les ordres ? La condamnation de vingt ans de prison à l’encontre du leader du Hirak, Nasser Zefzafi, est-ce bien le juge qui l’a décidé ? Non, c’est le roi. J’ai essayé d’intervenir, je me suis battu pour essayer de dénouer cette crise et faire sortir ces hommes. Mais rien n’y faisait. Il y avait un blocage qui venait d’en haut. J’ai compris alors que ça venait de lui », assure un ancien diplomate marocain, évidemment sous couvert de l’anonymat, cité par le même média.
Selon lui, c’est également Mohammed VI qui a instruit la police d’empêcher l’historien Maâti Monjib de quitter le pays.
Le roi du Maroc se montre aussi violent au quotidien avec son entourage. « Une fois, j’étais à Rabat, je devais rencontrer le roi et puis quelqu’un m’a conseillé de ne pas aller à mon rendez-vous : N’y va pas, il a frappé un de ses collaborateurs, ça se voit sur son visage », poursuit l’ancien diplomate qui décrit un « roi coléreux » et qui a « un côté très médiéval ».
Le journal rapporte un cas concret, raconté par un proche d’une des victimes de la colère du roi.
Le professeur de droit constitutionnel et juriste, Mohamed Moâtassim, a été tabassé par Mohammed VI en 2006, devant d’autres conseillers. L’universitaire a sombré dans une dépression et a tenté de se suicider.
Frères Azaitar et les mauvaises fréquentations de Mohammed VI
« Tout le monde sait ce qu’il se passe, mais tout le monde se concentre sur comment garder sa place à l’intérieur du sérail », fait savoir le même ancien diplomate.
Toutefois, l’omerta et l’unité du Makhzen ont volé en éclats avec l’arrivée des « intrus » que sont les frères Azaitar, les boxeurs germano-marocains, amis du roi depuis 2018. « Les frères Azaitar ont éclaté le palais », assure le témoin de Marianne. Le roi a fait connaissance avec Abu Bakr, Omar et Ottman Azaitar après son divorce de Lalla Salma en 2019. Un divorce qui n’a pas suscité d’inquiétude au sein du Palais royal. Tout comme l’arrivée des frères Azaitar dans l’entourage de Mohammed VI.
Mais au fil du temps, les combattants de MMA allemands, d’origine marocaine, ont pris une place importante dans la vie du roi du Maroc jusqu’à susciter des inquiétudes sur leur influence au Palais royal où chacun tente de garder sa place et son influence. « Les frères Azaitar ont rempli un vide dans la vie du roi », raconte la même source à Marianne.
Source:TSA