Un légionnaire français tué dans des combats au Mali
Kévin Clément est le deuxième membre du même régiment à mourir en l’espace de trois jours, au Mali. La France y est déployée depuis 2013, notamment dans le cadre de l’opération « Barkhane ».
Le Monde avec Reuters Publié hier à 23h24, mis à jour à 09h35
Un légionnaire de l’armée française est mort lundi 4 mai au Mali, lors d’un affrontement contre des djihadistes, ont annoncé l’Elysée, le ministère des armées et l’état-major militaire français.
Le légionnaire de 1e classe Kévin Clément, âgé de 21 ans, est le deuxième membre du même régiment à mourir en l’espace de trois jours, après le décès vendredi du brigadier Dmytro Martynyouk, qui avait été blessé le 23 avril lors d’une autre opération au Mali. Tous deux appartenaient au 1er régiment étranger de cavalerie de Carpiagne, dans les Bouches-du-Rhône.
Kévin Clément a été tué dans « un accrochage avec des terroristes » dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali, a dit le ministère des armées. Cette zone est située dans la région dite « des trois frontières », avec le Niger et le Burkina Faso, où se concentre une partie des efforts de l’opération « Barkhane » avec les pays du G5 Sahel.
L’état-major des armées françaises a précisé que « son sous-groupement tactique désert, engagé dans une action de harcèlement zonal et de ratissage contre les groupes armés terroristes, a décelé plusieurs ennemis ».
Depuis 2013, 44 militaires français tués au Sahel
Au cours de l’affrontement avec ces « éléments terroristes isolés », Kévin Clément a été grièvement blessé par balle et il est mort à Gao où il avait été évacué par hélicoptère. Deux djihadistes ont été « mis hors de combat », selon l’armée française, qui intervient depuis 2013 au Mali.
Le président de la République, Emmanuel Macron, « s’incline avec un profond respect devant le sacrifice de ce légionnaire (…) tombé dans l’accomplissement de sa mission », est-il écrit dans un communiqué de l’Elysée.
« Il tient à exprimer à nouveau son entière confiance aux militaires français déployés au Sahel et salue leur engagement total dans leur difficile mission. Il souhaite rappeler le soutien de la France aux pays du G5 Sahel et sa détermination à œuvrer pour la paix dans la région, au sein de la coalition pour le Sahel. »
Ce décès porte à 44 le nombre de militaires français tués au Sahel depuis le début de l’intervention française en 2013, selon un comptage effectué à partir de chiffres publiés par l’état-major. Ces dernières semaines, l’armée française a multiplié les offensives au Sahel, y revendiquant la « neutralisation » de plusieurs dizaines de djihadistes au total depuis le début de l’année.
Agacement de Paris
Les effectifs de « Barkhane » sont récemment passés de 4 500 à 5 100 militaires. Paris espère que ce renfort permettra d’inverser le rapport de forces sur le terrain, où les groupes djihadistes ont multiplié les attaques ces derniers mois.
En novembre, la France a perdu treize soldats dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali. Paris s’était par la suite ouvertement agacé d’un soutien jugé trop timide à la force « Barkhane » de la part notamment des autorités sahéliennes, dont celles de Bamako.
Un sommet du G5 Sahel à Pau, en janvier, avait permis aux protagonistes de réitérer leur détermination à poursuivre le combat. La force « Barkhane » « maintient une très forte pression sur les groupes armés terroristes qui, s’ils restent dangereux, ont été durement frappés par les opérations militaires de “Barkhane” et des forces partenaires », a répété à cet égard l’état-major lundi soir.
Le Monde avec Reuters