Un début de ramadan placé sous le signe du confinement

Majdi Elhani 20 Avril 2020

Le Maghreb, notamment l’Algérie et le Maroc, sont largement touchés par le coronavirus. A l’approche du début du ramadan, cela promet un mois sacré inédit.

Entre jeudi et samedi, le ramadan débutera dans les différents pays du Maghreb. Un début de mois sacré qui rime avec crise sanitaire. Alors, forcément, ce nouveau mois de ramadan aura une saveur particulière, notamment parce que le confinement est encore imposé dans tous les pays d’Afrique du Nord pour éviter que ne se propage le coronavirus.

Seule la Mauritanie, qui assure qu’elle ne compte plus aucun cas de COVID-19 sur son territoire, pourrait passer au déconfinement en plein mois de ramadan. En Tunisie, un couvre-feu a été décrété le 18 mars dernier et le confinement général imposé le 23 mars, mais le Premier ministre prévoit un déconfinement le 3 mai. Elyes Fakhfakh, a en effet annoncé que la situation sanitaire était «presque maîtrisée». Pour les autres pays, c’est une toute autre histoire. Avec respectivement près de 3 000 et 2 700 cas confirmés, le Maroc et l’Algérie doivent composer avec les risques sanitaires. De quoi donner un tout autre visage au mois de ramadan, lors duquel les familles se réunissent généralement pour rompre le jeûne. Avec les fermetures des liaisons aériennes, maritimes et terrestres, les proches des Maghrébins résidant à l’étranger ne pourront rallier leur pays d’origine.

Si en Tunisie et en Mauritanie, le déconfinement, même s’il s’annonce progressif, permettra aux commerçant de ne pas vivre une année blanche, les situations marocaine et algérienne posent question. Samedi dernier, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a indiqué qu’il allait « reconduire pour une période supplémentaire de dix jours, jusqu’au 29 avril 2020, le dispositif du confinement ainsi que l’ensemble des mesures préventives ». Sans prévenir de la suite des événements, alors que plusieurs régions du pays sont entièrement confinées alors que d’autres ne sont que sous couvre-feu. L’Algérie étant, avec l’Egypte, l’un des pays les plus touchés du continent africain en nombre de décès, force est de croire que les mesures préventives dureront pendant tout le mois de ramadan. Au Maroc, où le port du masque est obligatoire depuis trois semaines, il n’a pas encore été évoqué de date de déconfinement. Mais que ce dernier arrive ou non, les rassemblements risquent d’être moindres que les années précédentes et rien ne dit que les lieux de culte seront ouverts pour les prières quotidiennes. Ce qui promet un mois sacré inédit.

MAGHREB INFO

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