Un blocage du pont Ambassador entraînera une réponse rapide de la police, selon un rapport
Un blocage du pont Ambassador entraînera une réponse rapide de la police, selon un rapport.
Une loi ontarienne permettrait aux policiers de prendre des mesures immédiates si les infrastructures frontalières « protégées », notamment le pont Ambassador, entre Windsor et Détroit, étaient entravées. La police est habilitée à agir plus rapidement et avec plus de force que lors du blocage du pont en 2022, selon un rapport qui sera soumis au conseil municipal de Windsor la semaine prochaine.
Selon le rapport, la Loi visant à ce que l’Ontario reste ouvert aux affaires donne à la police des outils supplémentaires pour aider à prévenir et à réagir rapidement aux futurs blocages.
Cette loi définit les postes frontaliers internationaux, notamment le pont Ambassador, comme une infrastructure de transport protégée.
Un autre blocage du pont Ambassador ne se déroulerait pas comme ce qui s’est produit en février 2022, note le rapport.
La loi a été adoptée par le gouvernement de l’Ontario en avril 2022, deux mois seulement après les protestations.
Depuis, la police de Windsor a été invitée à élaborer un plan d’action global pour des situations similaires, intégrant les mesures prévues par la loi.
Quels pouvoirs la loi confère-t-elle à la police?
En vertu de la loi, la police n’a pas besoin d’une injonction du tribunal pour prendre des mesures contre ceux qui entravent l’accès à des infrastructures protégées.
Les agents peuvent également suspendre les permis de conduire de toute personne impliquée, et imposer des amendes plus lourdes aux participants ou même aux partisans.
« Cela devrait avoir un effet dissuasif contre de futures perturbations, permettant ainsi que le pont Ambassador […] reste ouvert et fonctionnel, mentionne le rapport.
Le Service de police de Windsor dispose actuellement d’un plan détaillé si des interventions sont requises au pont Ambassador, indique le rapport.
La police de Windsor n’a pas répondu à la demande de commentaires de CBC au sujet du plan.
Le rapport souligne que même si la loi permet une réponse plus immédiate, des ressources adéquates doivent être disponibles pour la mettre en œuvre.
Un autre aspect de la loi est qu’elle s’étend aux individus qui aident les manifestants, par exemple en leur fournissant des ressources comme du carburant, et s’applique […] que les actions soient directes ou indirectes », indique le rapport.
Une loi salutaire
Selon Marta Leardi-Anderson, membre du Cross Border Institute de l’Université de Windsor, un groupe de recherche sur les questions frontalières, la loi comble une lacune dans l’application des règles relatives aux infrastructures frontalières.
« Je pense que la loi est très ciblée », dit Mme Leardi-Anderson.
Ce n’est pas un problème régional. C’est un problème national. Comment pouvons-nous empêcher que ces choses se reproduisent? De plus, comment pouvons-nous ensuite démanteler tout type d’obstacle?
Une citation deMarta Leardi-Anderson, membre du Cross Border Institute de l’Université de Windsor
Mme Leardi-Anderson a également indiqué que la nécessité de combler l’écart était d’autant plus urgente avec l’achèvement prochain du pont international Gordie-Howe, dont l’ouverture est prévue pour 2025.
Le conseiller du quartier 2 de Windsor, Fabio Costante, est du même avis.
« Je pense que cette loi est sensée et comble ce qui aurait autrement été une lacune dans son application », affirme M. Costante.
Ce n’est certainement pas quelque chose [un blocage] que quiconque voudrait voir se reproduire dans notre communauté, selon Fabio Costante.
L’une de ces limites, ici, est qu’on ne peut pas arrêter le commerce entre deux pays, ce qui met en péril un nombre important d’emplois et met en danger la santé, la sécurité et le bien-être du public.
Une citation deFabio Costante, conseiller du quartier 2 de Windsor
Même si la loi ontarienne prévoit une protection plus stricte des passages frontaliers, le rapport note que des exceptions précises sont incluses, concernant des perturbations insignifiantes ou mineures, ou si l’activité est légalement autorisée, mandatée par la loi ou une ordonnance d’un tribunal, ou menée par des agents de la paix dans l’exercice de leurs fonctions.
Avec les informations de Dalson Chen, de CBC
Gabriel Nikundana
Sources infos: Radio-Canada