Maroc

« C’est de la torture dans les maternités » : au Maroc, les jeunes continuent de réclamer un meilleur accès à la santé et à l’éducation

Santé publique et éducation

Le pays retrouve son calme après deux nuits d’émeutes et des symboles de l’État attaqués. Mais la jeunesse continue de revendiquer des réformes dans les domaines de la santé publique et de l’éducation. Les hôpitaux marocains sont en effet en piteux état.

Un retour au calme. Après deux nuits d’émeutes et des symboles de l’État attaqués, une deuxième nuit sans heurt s’est déroulée au Maroc. Ce n’est pas parce que le discours du Premier ministre Aziz Akhannouch et ses promesses d’entendre leurs aspirations, a convaincu la jeunesse marocaine. Mais après le choc des trois morts lors de l’attaque d’une gendarmerie près d’Agadir, on a vu ces dernières nuits un sursaut patriotique chez ces jeunes qui sont allés jusqu’à nettoyer les rues, sympathiser, et offrir des fleurs à la police.
Cela n’enlève en rien à leur volonté de plus de justice sociale. Des centaines de jeunes ont manifesté vendredi 3 octobre dans plusieurs villes marocaines à l’appel du collectif GenZ 212. Cette GenZ prouve qu’elle sait se tenir mais n’en abandonne pas moins ses revendications : la fin de la corruption et de meilleurs services publics de santé et d’éducation.

« La Coupe du monde a été un révélateur »

Les protestations ont démarré à la mi-septembre dans plusieurs villes, après la mort à l’hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour césariennes. « C’est de la torture dans les maternités » , explique notamment une jeune mère de famille. Elle explique pourquoi elle ne veut pas de second enfant : « Je n’en veux pas à cause des maltraitances que subissent les femmes à l’hôpital. Moi, on m’a maltraitée pendant mon accouchement. »

Mohamed Oulkhouir est juriste, il comprend les attentes de la jeunesse. « La Coupe du monde a été un révélateur. Se rendre compte qu’on peut faire des stades en quelques mois, alors que dans le même temps, il y a notamment, et il y a pléthore d’exemples, l’hôpital de Tétouan des spécialités, qui était censé être terminé il y a dix ans, et qui ne l’est toujours pas… Dans cette ville, on a toujours un hôpital qui a été construit en 1930 par les Espagnols pendant le protectorat. C’est avec ça que la population fonctionne. Forcément, on ne comprend pas. »

La Coupe du monde 2030 en tête, la jeunesse marocaine ne veut pas être sacrifiée pour des stades. Même assagie, elle compte bien le faire savoir.

Source: Franceinfo

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