Syrie : les questions économiques et sociales au cœur des législatives de ce dimanche

Pour la première fois, le scrutin va se tenir dans d’anciens bastions de la rébellion. La veille de l’élection, une explosion a fait un mort dans la banlieue sud de Damas.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 05h10, mis à jour à 09h13

Des affiches de campagne de candidats aux élections législatives, dans le nord d’Alep, le 15 juillet.
Des affiches de campagne de candidats aux élections législatives, dans le nord d’Alep, le 15 juillet. AFP

Les Syriens sont appelés aux urnes, dimanche 19 juillet, pour des élections législatives dans un pays ravagé par la guerre et en plein marasme économique. Plus de 7 400 bureaux de vote ouvrent leurs portes à 7 h 30 (6 h 30 à Paris) dans les zones gouvernementales.

Selon la commission électorale, des bureaux de vote ont été installés pour la première fois dans la Ghouta orientale, ex-enclave insurgée aux portes de la capitale. Mais aussi dans des territoires reconquis dans la province d’Idlib, ultime grand bastion djihadiste et rebelle du Nord-Ouest, qui reste dans le viseur du régime.

Des bureaux de vote spécifiques ont été installés dans les différentes provinces pour permettre aux déplacés de voter pour des candidats de leur région d’origine. Mais les millions de Syriens à l’étranger, dont une majorité de réfugiés, ne pourront pas participer aux élections à moins de rentrer.

Il s’agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début, en 2011, d’un conflit ayant fait plus de 380 000 morts et provoqué l’exode de millions de personnes, tandis que le régime et ses piliers sont frappés de sanctions occidentales.

A la veille de ce scrutin, une personne a été tuée et une autre blessée dans l’explosion de deux bombes près d’une mosquée dans la banlieue sud de Damas, selon l’agence de presse SANA.

Des programmes dominés par les questions économiques

Le parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle et intimement lié au clan Assad, remporte généralement haut la main ces législatives, organisées tous les quatre ans pour élire 250 députés, tandis que la majorité des opposants vivent en exil ou dans les secteurs échappant au contrôle de Damas.

Initialement prévu en avril, le vote a été retardé à deux reprises en raison de la pandémie due au coronavirus qui a contaminé 496 personnes et fait 25 morts dans les régions du régime, selon les chiffres officiels.

Parmi les 1 658 candidats en lice, se trouvent des hommes d’affaires. Depuis plusieurs semaines déjà, les rues de la capitale sont envahies par leurs portraits accompagnés de slogans. Cette fois, les programmes des candidats sont dominés par les questions économiques et sociales – et non militaires –, promettant notamment des solutions à la flambée des prix et la réhabilitation des infrastructures.

Depuis plusieurs mois, l’économie est en chute libre, avec une dépréciation historique de la monnaie. Plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon les Nations unies (ONU). Une crise aussi accentuée par les sanctions de la loi César adoptée par Washington à la mi-juin, venant se greffer aux mesures similaires déjà imposées par les Occidentaux.

Le Monde avec AFP

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