Mauritanie : Scepticisme grandissant face à l’action du gouvernement, selon un sondage de rue
À Nouakchott, un sondage informel auprès de 500 personnes révèle que plus de 63 % des citoyens interrogés sont insatisfaits de l’action du gouvernement mauritanien. Une minorité seulement s’en déclare satisfaite.
Alors que la Mauritanie s’apprête à franchir un nouveau cap politique avec des échéances majeures en perspective, un récent micro-trottoir réalisé dans la capitale Nouakchott apporte un éclairage singulier sur l’état de l’opinion publique. Mené auprès de 500 citoyens, ce sondage de rue, sans prétention scientifique mais révélateur d’un climat ambiant, brosse un tableau peu flatteur de la perception populaire vis-à-vis de l’action gouvernementale actuelle.
Selon les résultats recueillis, seulement 58 personnes, soit 11,6 %, se disent satisfaites de la politique menée par le gouvernement. En revanche, 319 répondants — plus de 63 % — expriment clairement leur insatisfaction. Parmi eux, 13 citoyens (2,6 %) vont jusqu’à réclamer la démission pure et simple du gouvernement. Le reste des personnes interrogées, soit 123 individus (24,6 %), déclarent ne pas avoir d’opinion tranchée ou affirment ne pas connaître suffisamment les actions du gouvernement pour se prononcer.
Ces chiffres, bien qu’issus d’une consultation populaire informelle, traduisent une fracture perceptible entre l’État et une partie significative de la population, notamment en milieu urbain. À Nouakchott, capitale et carrefour politique du pays, ce type de ressenti peut être révélateur des tensions ou désillusions qui traversent les couches sociales.
Des attentes non comblées ?
Le contraste entre le discours officiel et la réalité perçue par de nombreux citoyens pourrait s’expliquer par une série de facteurs : coût de la vie en hausse, accès limité aux services publics, chômage persistant des jeunes ou encore manque de lisibilité des réformes engagées.
Certains observateurs pointent également le déficit de communication gouvernementale, laissant une partie de la population dans l’ignorance des politiques menées. Le chiffre révélateur des 123 personnes affirmant ne pas connaître les actions du gouvernement témoigne d’un possible manque d’interaction entre les institutions et les citoyens.
Un signal d’alerte pour le pouvoir en place
Alors que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani entame une nouvelle phase de son mandat, ce type de retour, même non officiel, constitue un indicateur précieux du climat social. Il souligne l’urgence pour les autorités de renouer le dialogue, de renforcer la transparence et de mieux associer la population aux grands choix de politique publique.
Enfin, ce sondage interpelle aussi sur le rôle des médias et des plateformes d’information dans la médiation entre le peuple et ses dirigeants. La perception du gouvernement dans l’opinion est aussi le reflet de sa capacité à expliquer, convaincre et démontrer.
Conclusion :
Dans une Mauritanie en pleine mutation, ce sondage de rue, bien qu’artisanal, agit comme un miroir, parfois dur, d’une réalité sociale qui ne demande qu’à être entendue. Il revient désormais aux responsables politiques de transformer ce signal en levier de reconquête de la confiance populaire.
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| Satisfaction vis-à-vis de la politique gouvernementale |
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| % | Nombre de répondants | Description |
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| 11,6% | 58 personnes | Satisfaits |
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| 63,8% | 319 personnes | Insatisfaits |
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| 2,6% | 13 personnes | Réclament la démission |
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| 24,6% | 123 personnes | Indécis / Ne sait pas |
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