Sommet du G5 Sahel à Nouakchott : Les chefs d’Etat saluent les avancées dans la lutte contre le terrorisme

Les chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel et le président de la République française se sont réunis ce jour 30 juin 2020 à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Objectif, faire le point de la mise en œuvre de la feuille de route convenue lors du Sommet de Pau (France) tenu le 13 janvier 2020, et évaluer la situation au Sahel. Au sortir du sommet, les chefs d’Etat ont salué les efforts accomplis par l’ensemble des acteurs, aussi bien les Etats sahéliens que leurs partenaires internationaux, dans la lutte contre le terrorisme.

A ce sommet de Nouakchott, les participants ont relevé la persistance des attaques terroristes au Sahel et la détérioration de la situation sécuritaire en Libye, avec des risques réels sur la stabilité au Sahel et dans la sous-région. Les chefs d’Etat pensent aussi que la stabilité de la région a été aussi mise à rude épreuve par la pandémie de la Covid-19 dont l’impact économique et social se fait déjà cruellement sentir. Le communiqué final relève que la pandémie, au-delà de son lourd bilan humain et sanitaire, affecte gravement les économies des pays du G5 Sahel déjà fragiles, avec un risque de contraction sérieuse du Produit intérieur brut (PIB) pouvant aller, pour certains Etats, de 7% à 8% en 2020.

Malgré cette situation, les chefs d’Etat se réjouissent de l’organisation physique du présent sommet qui est en soi une preuve de résilience et de persévérance face à cette crise sans précédent. Entre autres points soulevés figurent l’annulation de la dette extérieure des pays du G5 Sahel, telle que formulé dans la « Déclaration de Nouakchott sur la pandémie de Covid-19 », issue de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel du 27 avril 2020.

On note aussi, à travers le communiqué, que les dirigeants du G5 Sahel ont salué l’engagement des effectifs supplémentaires de la Force Barkhane au cours du dernier semestre. Mais aussi, l’opérationnalisation du Mécanisme de commandement conjoint facilitant la coordination entre la Force conjointe du G5 Sahel et la Force Barkhane. A ce sujet, ils se sont félicités de la reprise d’opérations soutenues dans la zone des Trois frontières, des succès enregistrés par les forces nationales, la Force conjointe et les forces internationales, comme le succès de l’opération éclair « Colère de Boma » dans la région du Lac Tchad au mois d’avril 2020 contre les factions de Boko Haram.

Cependant, les chefs d’Etat regrettent la persistance d’un second front dans la zone du Lac-Tchad, au Niger et au Nigeria. Il s’agit d’un renforcement des capacités terroristes locales dans ces zones, remettant en cause les résultats obtenus lors de l’opération « Colère de Boma ». Ils ont également noté l’extension de la menace terroriste en direction de la Côte d’Ivoire suite à l’attaque récente de la garnison ivoirienne de Kafolo.

En réponse, ils ont souligné l’urgence d’une action collective et énergique en vue de l’éradiquer. Ils ont donc proposé « la redynamisation progressive du cadre d’échanges, d’analyse et d’exploitation coordonnées des renseignements à travers le processus d’institutionnalisation de Plateformes nationales de coopération en matière de sécurité (PCMS) ».

Le retour de l’Etat et des administrations dans les zones fragiles est engagé

Les chefs d’Etat ont pris note du redéploiement progressif des administrations et du retour de certains déplacés dans leurs localités d’origine, à la faveur des opérations de sécurisation. Ils ont relevé que des efforts restent à faire, non seulement pour le retour effectif des populations, mais aussi pour la mise en œuvre de programmes de développement entravée ou retardée par la survenue de la pandémie du coronavirus.

Ils ont souligné l’importance de mener à bien, dès que possible, des initiatives à l’échelle régionale, nationale et locale, en faveur du dialogue intercommunautaire, de la réconciliation et du traitement des questions de fond sur le partage des ressources ou les litiges fonciers. Les chefs d’Etat rappellent l’importance du Programme d’investissements prioritaires (PIP) pour les populations du Sahel et pour la lutte contre le terrorisme, et invitent la communauté internationale à libérer l’ensemble des fonds promis lors du Sommet de Nouakchott du 6 décembre 2018.

Résumé par E.K.S.
Lefaso.net

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