Sommet Corée du Sud-Afrique: Séoul passe à la vitesse supérieure dans ses relations avec le continent
Sommet Corée du Sud-Afrique: Séoul passe à la vitesse supérieure dans ses relations avec le continent
C’est le coup d’envoi ce mardi du premier sommet Corée du Sud-Afrique. Les 4 et 5 juin, deux journées de discussion sont organisées à Séoul, pour approfondir et développer des partenariats entre la Corée du Sud et le continent africain. Pour l’occasion, des délégations de 48 pays africains font le déplacement, ainsi qu’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement. Un événement d’importance qui marque les nouvelles ambitions sud-coréennes sur le continent.
Avec correspondant RFI à Séoul, Nicolas Rocca
« Poser les bases d’une coopération globale », voici comment le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a défini l’objectif du sommet dans une interview accordée à l’AFP. Le chef d’État a identifié notamment le secteur clé des « minéraux essentiels ». Plusieurs pays africains disposent d’importantes réserves de ces ressources, indispensables pour l’industrie des semi-conducteurs et des batteries sud-coréennes. Des entreprises du bâtiment ont aussi lancé des projets d’infrastructures en Afrique.
Après avoir organisé plusieurs rencontres ces dernières années, ce sommet est l’occasion pour Séoul de passer à la vitesse supérieure dans ses relations avec le continent. Malgré des liens historiques, notamment avec l’Éthiopie qui a participé à la guerre de Corée, la quatrième économie d’Asie est très en retard par rapport à ses voisins chinois et japonais. Le pays espère miser sur son histoire unique, celle d’un pays colonisé à la croissance économique fulgurante, pour séduire les dirigeants africains.
Pour l’occasion, le président ivoirien, Alassane Ouattara, ainsi que des chefs d’État ou de gouvernement du Cameroun, du Lesotho, de Maurice, du Zimbabwe, d’Éthiopie ou encore de Tanzanie devraient-être présents à l’ouverture du sommet ce mardi.
« Se concentrer sur les relations bilatérales »
Pour cet événement d’importance qui marque les nouvelles ambitions sud-coréennes sur le continent, la Corée du Sud compte miser sur son expérience unique pour concurrencer ses voisins en créant des partenariats plus avantageux pour les pays africains.
Cho Won-bin est professeur de sciences politiques et spécialiste de politiques africaines à l’université Sunkgyunkwan de Séoul : « Même s’il s’agit d’un sommet multilatéral entre la Corée et l’Afrique, notre gouvernement essaie de se concentrer sur les relations bilatérales, ce qui est un point essentiel. »
Pour ce professeur en sciences politiques, la Corée du Sud est encore une démocratie émergente, qui a traversé la période coloniale, la guerre, mais qui est parvenue à réussir son développement économique comme la consolidation de sa démocratie. « Ce qui n’est pas le cas des États-Unis, de la Chine ou du Japon, précise Cho Won-bin. En tant que Sud-Coréens, nous sommes plus à même de comprendre la situation dans laquelle ces pays se trouvent. »
RFI