Sommet arabe d’Alger: poursuite des travaux en séance plénière
ALGER – Les travaux de la 31ème session ordinaire du Sommet arabe se sont poursuivis mercredi en séance plénière au Centre international des conférences (CIC) à Alger, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Les dirigeants, chefs d’Etat et de Gouvernement arabes, qui avaient auparavant repris les travaux du Sommet en séance consultative à huis clos, ont poursuivi les débats en plénière sur les dossiers inscrits à l’ordre du jour du Sommet au terme duquel il sera procédé à l’adoption de la « Déclaration d’Alger » ainsi que des projets de décisions soumis par les ministres arabes des Affaires étrangères.
Le Président Tebboune a pris la présidence de la 31e session du Sommet arabe, remise par son homologue tunisien, M. Kaïs Saïed, lors de la séance d’ouverture qui a eu lieu mardi soir.
Le président du Parlement arabe décerne une médaille de haute distinction au Président Tebboune
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu une médaille de haute distinction de la part du président du Parlement arabe, Adel Ben Abderahman Al-Assoumi, qui a salué sa politique judicieuse.
Cette médaille a été remise au Président de la République en marge du dîner offert mardi soir, à l’hôtel Sheraton, en l’honneur des hôtes de l’Algérie participant aux travaux de la 31e session du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau du sommet.
L’Emir de l’Etat du Qatar félicite le Président Tebboune pour la réussite du Sommet arabe
L’Emir de l’Etat du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, a félicité, mercredi, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la réussite du Sommet arabe qu’abrite l’Algérie, formant le vœu de voir ses conclusions promouvoir l’action arabe commune à « des perspectives prometteuses répondant aux aspirations des peuples arabes ».
« Je félicite mon frère, le Président Abdelmadjid Tebboune pour la réussite du 31e Sommet arabe. Tout en remerciant nos frères en Algérie pour la bonne organisation et l’hospitalité, je souhaite que les conclusions du Sommet puissent promouvoir l’action arabe commune à des perspectives prometteuses à même de répondre aux aspirations de nos peuples arabes au développement et à la prospérité, et renforcer la sécurité et la paix dans la région », a écrit l’Emir de l’Etat du Qatar sur son compte officiel Twitter.
Les organisations internationales et régionales ont appelé au renforcement de la coopération avec la Ligue arabe
Les organisations internationales et régionales, invitées d’honneur à la 31e session du sommet arabe, dont les travaux se sont ouverts mardi à Alger, ont appelé au renforcement de la coopération avec la Ligue arabe en vue de trouver des solutions communes aux défis auxquels le monde est confronté, soulignant la nécessité de mettre fin aux souffrances des Palestiniens afin de réaliser leur rêve d’établir un Etat indépendant avec El-Qods comme capitale.
Ainsi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a mis en avant le rôle « vital » de la Ligue des Etats arabes dans la concrétisation de la paix et du développement durable dans le monde. « La coopération reste la seule solution pour aller de l’avant, et les organisations régionales à l’instar de Ligue arabe, ont un rôle vital à accomplir », a plaidé M. Guterres dans une allocution à l’ouverture du 31e sommet arabe, au Centre international des conférences (CIC), tenu sous le signe de l' »unification des rangs et le renforcement de l’action arabe commune ».
Le SG de l’ONU a relevé, dans ce contexte, la nécessité de jeter les fondements d’un partenariat « solide » et « profond » entre les Nations unies et la Ligue arabe.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamat Moussa Faki, a appelé à établir des relations « plus fortes » entre l’UA et les pays arabes, indiquant que les sociétés africaines et arabes faisaient face à des défis qui épuisent leurs énergies et nuisent à leurs peuples.
M. Faki a estimé, lors du sommet arabe, que « si l’UA et la Ligue des pays arabes avaient conjugué leurs efforts, la majorité des problèmes dont souffrent les peuples de leurs pays auraient été résolus », avant d’ajouter: « Notre lutte est commune en vue de la paix et la stabilité ».
Il a, en outre, exprimé la volonté de l’UA de développer tout ce qui pourrait servir les peuples et contribuer à l’édification d’une civilisation basée sur la paix et la liberté.
De son côté, le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, a insisté sur le renforcement de la coopération avec la Ligue arabe autour des questions d’intérêt commun, notamment dans les domaines économique, scientifique et culturel ainsi qu’en matière d’autonomisation de la femme et de la jeunesse.
Soulignant « la profondeur » de cette coopération qui s’appuie sur « des principes et des objectifs communs », M. Hissein Brahim Taha a assuré qu’il œuvrait à « renforcer la solidarité, la coordination et l’intégration entre les deux parties ».
Le président de la République d’Azerbaïdjan et président en exercice du Mouvement des non-alignés (MNA), Ilham Aliyev a, quant à lui, exprimé sa volonté de renforcer le partenariat entre le MNA et les Etats de la Ligue arabe ainsi que l’approfondissement des liens avec les pays membres.
Appel à la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien
S’agissant de la question palestinienne, les organisations internationales et régionales ayant pris part au Sommet d’Alger ont souligné la nécessité, pour la communauté internationale et l’ONU, de s’associer aux efforts des pays arabes visant à permettre à l’Etat de Palestine d’obtenir une reconnaissance internationale et d’accepter sa pleine adhésion à l’ONU et de mettre fin à l’occupation, saluant par la même occasion les efforts déployés par l’Algérie pour unir les rangs palestiniens.
Dans ce contexte, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a souligné la nécessité de mettre fin à « la souffrance persistante » en Palestine, relevant que, « la paix doit avancer et l’occupation doit prendre fin ».
Il a appelé, dans ce sens, à apporter de l’aide à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui traverse une crise financière « menaçant son existence ».
De son coté, le Président de la République du Sénégal et président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall, a affirmé que la défense de la cause palestinienne était l’un des principes communs entre les Africains et les pays arabes.
« Nous avançons ensemble vers la réalisation des objectifs communs, dont la défense de la cause palestinienne, une question que nous continuons à défendre à l’instar de tous les pays de la Ligue arabe », a-t-il souligné.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamat Moussa Faki a réitéré le soutien de l’UA à la lutte du peuple palestinien pour recouvrer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance, appelant à la « conjugaison des efforts des deux instances et à la consolidation de la solidarité et de la coordination pour soutenir le peuple palestinien de manière pratique et efficiente afin de mettre un terme aux hostilités sionistes et réaliser ainsi le rêve palestinien d’établir l’Etat de Palestine avec Al-Qods comme capitale conformément à la légalité internationale ».
Il a notamment a salué les efforts de l’Algérie pour l’unification des factions palestiniennes et l’encouragement des frères palestiniens à consentir davantage d’efforts pour l’unification des rangs.
Le Secrétaire général de l’OCI, Hissein Brahim Taha, a quant à lui insisté sur l’impératif d’intensifier les efforts internationaux pour assurer la protection au peuple palestinien, soulignant que, « la question palestinienne est une question centrale qui unit les mondes arabe et musulman et appelle à une action commune accrue, dans un contexte marqué par la poursuite des agressions (commises par) l’occupant sioniste, ce qui risque d’aggraver la situation actuelle ».
Il a également mis l’accent sur l’impératif de « redoubler d’efforts en vue d’assurer la protection internationale au peuple palestinien et de consacrer ses droits fondamentaux, notamment son droit à un Etat indépendant sur les frontières de 1967, avec Al-Qods Est pour capitale ».
Il a exprimé, dans ce sens, l’appui de l’OCI à la Déclaration d’Alger pour l’unification des rangs palestiniens, affirmant qu’elle constituait « une étape charnière et importante » pour mettre fin à la division des factions et unifier les rangs du peuple palestinien.
La Libye compte sur l’expertise de la diplomatie algérienne pour sortir avec une position unifiée
La porte-parole du Conseil présidentiel libyen, Najwa Wahiba, a affirmé que la Libye comptait sur l’expertise de la diplomatie algérienne en vue de sortir avec une position arabe unifiée pour le règlement de la crise, lors du Sommet arabe qui a débuté mardi à Alger, vu la confiance et la crédibilité dont jouit l’Algérie auprès de la Libye.
Dans une déclaration à l’APS, en marge des travaux de la 31e session du Sommet arabe d’Alger organisé au Centre international des conférences « Abdelatif Rahal » (CIC), la responsable libyenne a souligné que « vu les expériences algériennes réussies en matière de médiation aux niveaux continental et international, le peuple libyen compte sur la clairvoyance et le discernement de la diplomatie algérienne pour sortir avec une position arabe unifiée soutenant le processus électoral libyen, la réconciliation nationale libyenne et les décisions du Conseil de sécurité, notamment sa récente décision dans laquelle il a souligné l’importance de la réconciliation libyenne qui permet aux Libyens de trouver, par eux-mêmes, des solutions de sortie de crise ».
La responsable libyenne a salué également « le rôle positif » de l’Algérie dans le règlement de la crise, arguant que « l’Algérie est un pays voisin et un partenaire sur lequel les Libyens fondent de grands espoirs, notamment au regard de la confiance et de la crédibilité dont elle jouit ». « L’Algérie n’a jamais soutenu une partie au détriment d’une autre », a-t-elle ajouté.
Elle a souhaité, en outre, le développement des relations de partenariat entre les peuples algérien et libyen.
La responsable libyenne a souligné l’importance de la tenue, après trois ans et demi d’absence, du Sommet arabe d’Alger sous le signe de l’unification des rangs, un slogan qui « véhicule des messages positifs aux peuples arabes, particulièrement le peuple libyen qui attend un rapprochement des vues en faveur du dossier libyen ».
Elle a par ailleurs indiqué que le Conseil présidentiel qui représente la Libye à ce rendez-vous, « insiste sur l’importance de rapprocher les vues et considère que toute solution à la crise doit émaner des Libyens eux-même ».
Elle a en outre mis l’accent sur l’importance « des approches des pays arabes soutenant le peuple libyen, notamment l’Algérie qui n’a de cesse de jouer un rôle positif en faveur des Libyens sans aucun alignement politique ».
Dans ce sillage, la responsable libyenne a rappelé les entretiens du président du Conseil libyen, Mohammed Younes Al-Menfi lors de sa visite en Algérie avant le Sommet, dans le cadre de la coopération et la concertation permanentes avec la présidence algérienne au regard « de son rôle constructif et positif constant au service des intérêts du peuple libyen ».
Cette visite, explique-t-elle, a permis au Conseil présidentiel libyen de souligner à nouveau « le rôle de la diplomatie algérienne dans le soutien du consensus arabe au profit du processus électoral, exprimant la volonté de la Libye de profiter de l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale pour que les résultats du Sommet soient en faveur des Libyens ».
Mme Wahiba a exprimé le souhait des Libyens de voir ce Sommet arabe soutenir les choix des Libyens dans la réalisation « du consensus escompté pour l’organisation d’élections dans les plus brefs délais », soulignant que « le rapprochement des vues est en soi une chose très positive ».
La responsable a félicité l’Algérie, peuple et gouvernement, à l’occasion du déclenchement du 68e anniversaire de la Glorieuse guerre de libération qui exprime, rappelle-t-elle, « la lutte commune entre les deux pays ».
Avec APS