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Sidi Ould Tah, un leader pour réformer la BAD ?

Sidi Ould Tah, un leader pour réformer la BAD ?

À l’approche des élections pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), prévues pour le 29 mai à Abidjan, l’un des candidats notables est Sidi Ould Tah, ancien ministre mauritanien et ancien directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).

Fort d’une vaste expérience dans les domaines de la finance publique et du développement, Ould Tah a présenté une vision visant à renforcer le rôle de la BAD dans la croissance et le développement du continent africain.

Une carrière dédiée au développement de l’Afrique

La carrière de Sidi Ould Tah s’est construite autour de plusieurs fonctions clés dans des institutions africaines et internationales. Titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Nice Sophia Antipolis, il a travaillé au sein de la Banque islamique de développement, de l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole, et en tant que ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie. En 2015, il a été nommé directeur général de la BADEA, où il a supervisé une transformation significative, augmentant les actifs de la banque de 4 à près de 7 milliards de dollars.

Son mandat à la BADEA est marqué par une attention particulière à l’intégration économique de l’Afrique et aux stratégies de développement à long terme alignées sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ces expériences, explique-t-il, lui confèrent une compréhension unique des défis et des opportunités auxquels le continent fait face.

La vision de Sidi Ould Tah pour la BAD

Lors d’une récente interview, Ould Tah a exposé ses priorités clés en cas d’élection à la présidence de la Banque africaine de développement. Sa vision repose sur quatre grands axes :

1. Augmenter la mobilisation des financements : Ould Tah met l’accent sur l’importance d’optimiser les ressources financières. Son objectif est de multiplier l’impact de chaque dollar investi en le transformant en dix dollars pour le développement de l’Afrique.

2. Réformer l’architecture financière africaine : Il plaide pour une meilleure coordination entre les institutions financières africaines afin d’accroître l’efficacité et les synergies dans les efforts de développement.

3. Exploiter le dividende démographique de l’Afrique : Ould Tah considère la jeunesse du continent comme un atout majeur. Il est convaincu que tirer parti du potentiel des jeunes d’Afrique sera un moteur essentiel de la prospérité économique.

4. Construire des infrastructures résilientes : Un élément central de son plan consiste à investir dans des projets d’infrastructures durables capables de résister aux défis du changement climatique tout en créant de la valeur économique à long terme.

L’importance de l’infrastructure et de l’intégration économique

Ould Tah a également souligné l’importance cruciale du développement des infrastructures pour faciliter l’intégration économique à travers le continent. Il a évoqué la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme une étape clé pour réduire les barrières commerciales intra-africaines, mais a noté que les lacunes infrastructurelles, notamment dans les secteurs du transport et de l’énergie, continuent de freiner la réalisation complète du potentiel de la ZLECAf.

« Aujourd’hui, pour déplacer un container de Mombasa au Kenya à Dakar au Sénégal, l’unique voie possible est maritime. Nous devons développer des corridors terrestres et explorer d’autres formes de transport comme les voies navigables », a-t-il déclaré. Il a également plaidé pour une électrification accrue du continent afin de soutenir la croissance industrielle.

Répondre aux défis du climat et de la sécurité

La question du changement climatique fait également partie des priorités d’Ould Tah. Bien que certains sceptiques doutent de la faisabilité d’une industrialisation verte en Afrique, Ould Tah estime que le continent peut réussir en adoptant un mix énergétique, combinant sources d’énergie renouvelable et énergies conventionnelles pour répondre à ses besoins.

« Nous devons utiliser toutes les ressources énergétiques disponibles pour soutenir la croissance économique », a-t-il affirmé, soulignant que l’Afrique est le continent qui contribue le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre et qu’elle dispose ainsi d’une opportunité unique de concilier industrialisation et développement durable.

Enfin, Ould Tah considère que la sécurité et le développement sont étroitement liés. Il insiste sur le fait que les efforts de la BAD doivent prendre en compte la stabilité des États fragiles et travailler à créer des conditions propices à la paix, en vue de renforcer les bases d’un développement durable.

« La sécurité et le développement sont indissociables. Pour réduire les risques de conflits et d’instabilité, la BAD doit se concentrer sur la création de bases solides pour un développement durable, notamment dans les pays fragiles », a-t-il expliqué.

Une élection décisive pour l’avenir de la BAD

Avec cinq candidats en lice pour la présidence de la Banque africaine de développement, la compétition s’annonce particulièrement féroce cette année. En plus de Sidi Ould Tah, les autres candidats sont : Amadou Hott, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, ancien responsable de la BAD ; Samuel Munzele Maimbo, expert zambien en développement et financement des infrastructures ; Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale du Tchad ; et enfin, Bajabulile Swazi Tshabalala, une figure clé du secteur financier sud-africain, ancienne directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement.

Les résultats de cette élection marqueront une étape décisive pour l’avenir de la Banque africaine de développement, institution incontournable dans les efforts de développement du continent.

Source: fr-africanews

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