Sénégal: l’opposant Ousmane Sonko appelle la population à « sortir massivement » contre le président Macky Sall

Sénégal: l’opposant Ousmane Sonko appelle la population à « sortir massivement » contre le président Macky Sall.
Condamné début juin pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle, l’opposant Ousmane Sonko a appelé dimanche soir à la mobilisation des Sénégalais. Dans une intervention via les réseaux sociaux, il leur a demandé de « sortir massivement » dans les prochains jours, alors que l’actuel chef de l’Etat Macky Sall doit prononcer un discours, lundi en début de soirée, pour annoncer s’il briguera un troisième mandat aux élections de 2024. Cela sur ses intentions, et plus encore la politique de la terre brûlée qu’il a maintenue ces dernières semaines, ont créé un climat de tension extrême dans le pays.

« Il faut sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront concourir à la prochaine élection présidentielle », a déclaré, dans ce contexte, Ousmane Sonko, appelant ses concitoyens à se mobiliser pour exiger la libération des détenus politiques et mettre fin au plus vite à sa « détention administrative ».

« J’appelle à un saut national »
Si le président se présente, « Je crois que c’est à tout le peuple sénégalais de se lever, de lui faire face », il a continué. L’opposant a également estimé que « Si nous devons mener un combat, il doit être définitif. J’appelle à un bond en avant national. Les jours et les semaines à venir seront cruciaux. Et « difficile ».

Début juin, le tribunal de Dakar l’a condamné à deux ans de prison pour « corruption des jeunes ». Quelques jours plus tôt, le 24 mai, le procureur avait requis cinq ans de prison pour ce motif, mais aussi dix ans pour « viol à répétition » sur Adji Sarr, une employée d’un salon de massage qui avait porté plainte en 2021. Acquittée des accusations de viol – qui avaient divisé jusqu’au mouvement féministe sénégalais alors que la justice reste instrumentale pour exclure les opposants -, le verdict prononcé était inférieur à la peine initialement demandée .

Mais cela s’est avéré suffisant pour écarter Ousmane Sonko de la course présidentielle, qui n’a d’ailleurs jamais cessé de dénoncer une « conspiration ». Il est actuellement bloqué par les forces de sécurité à son domicile de Dakar, » Retenue prisonnière « selon lui, depuis le 28 mai.

24 morts selon Amnesty International depuis le début de la répression
Dans la foulée du jugement, des affrontements ont éclaté. Des jeunes sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère contre le pouvoir et cette décision de justice contre le leader du mouvement des Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). La répression ne tarda pas à s’abattre. Au total, ces troubles, les plus graves depuis des années au Sénégal, auraient causé la mort de 16 personnes selon les autorités, 24 selon Amnesty International et 30 selon l’opposition.

Pour Ousmane Sonko, le « consultation » lancé par Macky Sall en réaction et conclu il y a dix jours, n’est qu’un « accord » entre les différentes forces politiques qui y ont pris part pour l’éliminer de la course présidentielle. Ce « dialogue national » mettre sur la piste deux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall, privés de la présidentielle de 2019 en raison, là encore, d’ennuis judiciaires. En revanche, le cas de Sonko n’a pas été abordé par la consultation.

De son côté, Macky Sall avance ses pions. « Mon combat et ma plus grande fierté sont vraiment de vous mener à la victoire et de poursuivre notre politique économique au bénéfice de nos populations », a déclaré samedi le président devant des élus locaux soutenant sa candidature alors que la Constitution stipule que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Or, selon eux, la révision constitutionnelle de 2016 aurait remis les compteurs à zéro.

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Source: generationsnouvelles

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