Sahel : Le business lucratif des prises d’otages

Les groupes armés qui s’adonnent à cette pratique criminelle gagnent doublement. Ils se renforcent avec les rançons et accentuent leur domination sur ce vaste espace mal contrôlé par les États

La sempiternelle question des prises d’otages au Sahel et de négociation avec les groupes terroristes était le sujet d’un panel de haut niveau organisé hier dans un hôtel de la place par ‘’La Lettre confidentielle du Mali’’ et le Think Tank Caïlcedrat.

Deux grands thèmes ont été débattus lors de cette rencontre : «le Sahel et ses otages» et «faut-il payer des rançons aux ravisseurs» ? Les débats ont été animés par des panelistes du Mali, du Niger et de la Mauritanie.

D’entrée de jeu, le modérateur Serge Daniel a indiqué que de 2003 à 2020, environ 80 personnes ont été enlevées dans le Sahel et presque tous les otages ont été libérés après paiements de rançons aux ravisseurs. Pourquoi enlève-t-on les gens au Sahel ? C’est la première question qui a été posée aux panelistes. Pour le Mauritanien Isselmou Sahili, la réponse est simple : parce que les enlèvements permettent de gagner de l’argent, de faire pression sur les opinions publiques et de mieux faire connaître la cause des preneurs d’otages.

Et l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga de renchérir : il y a trois éléments à prendre en compte sur la question. En premier lieu, expliquera-t-il, les groupes terroristes se sont installés dans le Sahel et ne veulent pas de présence étatique ou étrangère. Le second élément est que les prises d’otages génèrent des ressources et en troisième lieu, il y a l’apport de reconnaissance et de notoriété. Pour l’ancien chef du gouvernement, il existe plusieurs catégories d’otages. Les premiers sont les populations auxquelles ces groupes imposent une forme de violence et qui, vers la fin sont obligées de se mettre sous leur protection pour leur sécurité. Et ensuite, les pays eux-mêmes.

Ibrahim Diallo du Niger abondera dans le même sens. Selon lui, on prend des otages pour d’abord se donner une identité et une visibilité extérieure. En prenant les otages, les groupes terroristes cherchent d’abord à avoir une identité visuelle. D’après lui, en faisant des prises d’otages, les auteurs cherchent à avoir l’attention des médias et des chancelleries. L’argent vient ensuite parce qu’il constitue pour ces groupes, une rente qui draine leur pouvoir et les renforce militairement.

Évoquant les facteurs favorisant ces prises d’otages, Soumeylou Boubèye Maïga a fait savoir que le Nord du Mali est un vaste espace sous gouverné, sous administré et sous-peuplé. Et du coup, soulignera-t-il, cette partie de notre pays est devenue un sanctuaire et une passerelle entre plusieurs régions et une base logistique pour ces groupes. «L’une des particularités du Sahel est qu’il y a une unité territoriale de fait. On peut partir de la Mauritanie au Tchad sans rencontrer quelque obstacle administratif que ce soit», a expliqué l’ancien Premier ministre.

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