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Sahara occidental: le Polisario «fait un pas vers» le plan d’autonomie proposé par le Maroc

Le Polisario fait « un pas vers les Marocains ». Dans une déclaration à l’AFP, le mouvement indépendantiste sahraoui se dit prêt à accepter le plan d’autonomie du royaume chérifien concernant le Sahara occidental. Depuis un demi-siècle, l’ancienne colonie espagnole est majoritairement sous le contrôle du Maroc, qui a toujours disputé ce territoire aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, historiquement soutenus par l’Algérie.

Ce conflit vieux de 50 ans pourrait donc trouver un début de dénouement dès la fin du mois durant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Avec, au centre des négociations, la nouvelle diplomatie américaine du président Donald Trump. Tout s’est accéléré en début de semaine, avec les déclarations de l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff.

Dans l’émission « 60 Minutes » de la chaîne américaine CBS, l’émissaire du président américain vantait la diplomatie version Trump. « Faire la paix est devenu contagieux », répond Steve Witkoff à la journaliste, avant de lâcher une grosse annonce. « Nous travaillons sur le dossier Algérie-Maroc en ce moment et, de mon point de vue, il y aura un accord de paix d’ici à 60 jours ! », a-t-il assuré.

La condition d’un référendum posée par le Polisario

Jeudi 23 octobre, le ministre des Affaires étrangères du Polisario, confie à l’AFP être prêt à négocier « un pacte d’association libre qui pourrait ressembler à la proposition du Maroc », à savoir une autonomie, et non l’indépendance, mais seulement si la population sahraouie le valide par référendum.
Le réfrendum, c’est ce que prévoit l’ONU depuis 1991 et c’est la position constante du Front Polisario, rappelle Oubi Bachir Bouchraya. Le conseiller spécial du président de la RASD Brahim Ghali, explique ainsi à François Mazet de RFI que la ligne du mouvement n’évolue pas, et que c’est le Maroc qui continue de bloquer cette issue au conflit.
Selon la politologue Radija Mohsen Finan, spécialiste du Maghreb et membre du Comité de rédaction d’Orient XXI, « le Maroc a une longueur d’avance dans ce dossier et je ne pense pas du tout qu’il va prendre en compte cette proposition du Polisario qui a probablement été soufflée par l’Algérie ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit jeudi 30 octobre et doit se pencher sur la question du Sahara occidental. On sait déjà que les États-Unis soutiennent le plan d’autonomie marocain, et ce, depuis le premier mandat de Donald Trump. La France et le Royaume-Uni ont finalement rejoint cette position.

La Russie, allié historique de l’Algérie, a toujours suivi les recommandations de l’ONU, mais son rapprochement avec le Maroc et les États-Unis pourraient changer la donne. Alger n’a pas encore réagi aux déclarations du Front Polisario.

RFI

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