Sahara Occidental : La justice espagnole dément avoir convoqué le chef du Front Polisario

A. Z. 06 MAI 2021
Le haut tribunal espagnol, l’Audience nationale, a démenti hier avoir convoqué le chef du Front Polisario, hospitalisé en Espagne et qui fait l’objet d’une plainte pour «tortures», contrairement à ce qu’avait indiqué lundi une source judiciaire directement impliquée dans cette affaire.

Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, «n’a pas été convoqué aujourd’hui (mercredi)», a assuré à l’AFP le porte-parole de l’Audience nationale.

«Il a seulement été demandé à la police de le localiser et de vérifier s’il était en Espagne», a ajouté le porte-parole du tribunal. «Le juge a demandé à la police qu’elle fasse les vérifications nécessaires pour certifier que cette personne, que l’on dit hospitalisée à Logroño (nord de l’Espagne), est bien lui», a encore dit ce porte-parole.

Le gouvernement espagnol a confirmé avoir accueilli en Espagne le chef du Polisario «pour des raisons strictement humanitaires, afin de recevoir des soins médicaux». L’entourage de M. Ghali, qui avait indiqué qu’il était soigné après avoir contracté la Covid-19, a assuré mardi qu’il était en convalescence après s’être rétabli. M. Ghali, âgé de 73 ans, avait été hospitalisé d’urgence le 21 avril à Logroño.

L’UE dément les allégations du Maroc

A signaler, par ailleurs, que le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borell, a démenti les allégations du Maroc sur l’«enrôlement d’enfants soldats» par le Front Polisario dans la région de Tindouf, affirmant que le respect des droits de l’homme est un élément capital des relations entre l’UE et l’Algérie.

«Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) et la Commission européenne suivent de près la situation des droits de l’homme en Algérie, notamment dans la région de Tindouf, et n’ont pas connaissance du recrutement d’enfants soldats par le Front Polisario ni de leur participation à des défilés militaires», a indiqué M. Borell, dans une réponse écrite à un eurodéputé pro-marocain au nom de la Commission européenne.

Il a assuré que le SEAE est «toutefois prêt à se renseigner si des éléments de fond ou des éléments de preuve sont portés à son attention».

Le responsable de l’UE a tenu à rappeler que les «droits de l’homme constituent des éléments essentiels de la politique étrangère de l’UE et de son dialogue avec les pays partenaires, notamment grâce au suivi régulier effectué par les délégations de l’UE», notant à ce titre que «le respect des droits de l’homme est inscrit dans la Constitution algérienne et est également un élément capital des relations entre l’UE et l’Algérie, comme en témoigne l’accord d’association et comme le confirment les priorités du partenariat».

A propos du respect des droits de l’homme au Sahara occidental occupé, les experts des droits humains de l’ONU ont, tout récemment, confirmé les violations systématiques et généralisées des droits humains perpétrées par le régime marocain à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés.

Dans une communication conjointe adressée au gouvernement marocain, quatre procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme expriment de sérieuses préoccupations concernant une multitude d’abus commis contre huit éminents défenseurs sahraouis des droits de l’homme, selon un communiqué du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental, publié récemment.

Les victimes mentionnées dans la communication conjointe sont des activistes sahraouis bien connus du territoire occupé, qui ont soumis des plaintes de droits de l’homme à l’ONU.

Les victimes, toutes des défenseurs des droits de l’homme, comprennent des citoyens journalistes, des avocats bien connus et des étudiants activistes, et parmi eux se trouvent deux prisonniers politiques.
elwatan

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