*Rompre avec le cycle de* *la prédation*! .
"La Mauritanie peut rompre avec le cycle de la prédation et bâtir un État fondé sur la justice et la transparence. Gouvernance, éducation, démocratie et responsabilité collective : pistes pour un changement durable."
Depuis l’indépendance, la Mauritanie reste prisonnière d’un système où les intérêts privés des élites priment sur l’intérêt national. Corruption, clientélisme et fragilisation sociale en sont les conséquences. Pourtant, ce destin n’est pas irréversible : transparence, éducation, méritocratie et démocratie réelle pourraient ouvrir la voie à une rupture salvatrice.
La trajectoire politique et sociale de la Mauritanie, depuis son indépendance, révèle une constante : le primat des intérêts privés des élites sur l’intérêt collectif. Cette logique a appauvri le pays et fragilisé son tissu social.
Mais ce destin n’est pas une fatalité.
La Mauritanie peut encore se réinventer, à condition qu’une véritable rupture s’opère.Pistes concrètes pour un changement durable.
Refonder la gouvernance sur la transparence et la reddition des comptes
Il est indispensable d’instaurer des mécanismes clairs contre la corruption et le détournement des deniers publics.
Cela suppose une justice indépendante, des lois appliquées sans complaisance et une presse libre capable de dénoncer les abus.
Réhabiliter le rôle de l’État au service du citoyen
L’administration doit cesser d’être un instrument de prédation et redevenir un outil au service de l’intérêt général. Cela passe par une gestion rationnelle des ressources naturelles (fer, or, gaz, pêche) et une répartition équitable des richesses.Investir massivement dans l’éducation et la jeunesse
La génération montante doit être armée d’un esprit critique et de compétences solides. Cela implique la refonte du système éducatif, l’encouragement à l’innovation et la création de débouchés professionnels réels, afin d’éviter l’exode des talents.
Briser le cycle du clientélisme
La nomination aux postes clés doit se faire par mérite et compétence, non par appartenance tribale, communautaire ou politique.
La méritocratie est la seule garantie d’une élite nouvelle, soucieuse du progrès collectif.
Promouvoir une démocratie substantielle
Les élections doivent cesser d’être des rituels permettant de reconduire les mêmes élites sous de nouveaux habits. La réforme du système électoral, l’inclusivité des institutions et la participation réelle de la société civile sont indispensables pour crédibiliser la vie politique.
Réhabiliter la notion d’intérêt public
Une nouvelle culture politique doit émerger, dans laquelle servir l’État ne signifie plus s’enrichir mais contribuer à l’édification commune.
Des programmes de sensibilisation, l’exemplarité des dirigeants et la valorisation des citoyens intègres sont des leviers essentiels pour transformer les mentalités.Un appel à la responsabilité collective.
La Mauritanie ne pourra sortir de l’impasse que si chaque acteur — élite intellectuelle, responsable politique, chef coutumier, citoyen ordinaire — accepte de rompre avec la logique de court terme et de placer la nation au-dessus des intérêts particuliers. L’histoire ne pardonne pas les peuples qui manquent leurs rendez-vous avec le progrès. Le véritable sursaut dépend désormais de la capacité collective à dire non à l’immoralité politique et à bâtir un État fondé sur la justice, l’équité et la responsabilité.
Abdoulaziz DEME
Le 01 Octobre 2025