Mauritanie

Rôle dangereux joué par les « mouches électroniques »

Rôle dangereux joué par les « mouches électroniques »
Lors de l’interrogatoire de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, il a déclaré que la corruption est enracinée dans les institutions de l’État mauritanien depuis le départ du président fondateur, feu Moktar Ould Daddah. Il a divulgué des informations graves concernant l’un des hommes d’affaires les plus importants de Mauritanie, l’accusant d’être impliqué dans des opérations de corruption massives. Il a révélé que cet homme recevait quotidiennement 60 millions d’ouguiyas de la société «Somelec» et 500 millions d’ouguiyas par an de la société « ATTM », exploitant son influence et ses alliances avec des parties au sein du régime.

L’ancien président a souligné que ces pratiques corrompues n’existaient pas sous le règne de feu Moktar Ould Daddah, mais ont commencé à se répandre par la suite avec la montée en puissance de ce que l’on pourrait décrire comme des « hommes d’affaires mafieux ». Ceux-ci ont réussi à contrôler les rouages de l’économie nationale par la ruse et la corruption, utilisant des outils médiatiques rémunérés pour justifier leurs crimes et discréditer toute voix dénonçant leurs pratiques.

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est le rôle dangereux joué par les « mouches électroniques » financées par ces corrompus. Ces mouches ne se contentent pas de déformer les faits et de travestir les propos, mais cherchent à attiser le conflit entre les partisans de deux des plus importants présidents de Mauritanie : le président fondateur Moktar Ould Daddah, considéré comme un symbole du nationalisme et de la fondation, et l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, accusé d’avoir nui aux intérêts de cette classe corrompue après les avoir affrontés pendant son mandat.

Ces corrupteurs ne se sont pas contentés de voler les fonds de l’État, mais ont utilisé des médias rémunérés pour salir la réputation des honnêtes gens et dissimuler leurs crimes. Des articles portant des titres tels que « Les erreurs de l’ancien président Aziz » ont été diffusés, n’étant que des outils pour ternir son image et l’attaquer. Cette campagne est survenue à un moment sensible, où l’ancien président a demandé à la justice l’autorisation de quitter le palais pour des raisons de santé, une demande qui a été rejetée.

Au lieu de condamner cet acte judiciaire ou de contrer les allégations des mouches électroniques, certains journalistes se sont lancés dans une vague de mensonges sans égard pour le professionnalisme ou l’éthique.

Cette alliance entre les hommes d’affaires corrompus et les médias rémunérés constitue une grave menace pour la stabilité de l’État. En contrôlant l’économie, ces corrupteurs peuvent influencer la décision politique et orienter l’opinion publique à leur avantage. Pire encore, ils recourent à des méthodes ignobles telles que la falsification de l’histoire et la diffamation des symboles nationaux pour couvrir leurs crimes.

Rappelons-nous ce que le président fondateur Moktar Ould Daddah a enduré face à des mensonges similaires, lorsqu’il a été faussement accusé de diriger l’État par le biais d’un cercle restreint de ses proches, ou d’avoir fait passer la route de l’Espoir par sa ville natale pour réaliser des gains personnels. Aujourd’hui, les mêmes mensonges se répètent avec l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, à qui on impute la responsabilité de la propagation de la corruption, alors que les véritables bénéficiaires sont les hommes d’affaires qui ont profité du chaos des dernières décennies pour réaliser leurs gains.

Le danger des hommes d’affaires mafieux et de leurs médias rémunérés :

Les hommes d’affaires mafieux ne sont pas de simples personnalités économiques corrompues, mais un réseau profondément ancré qui possède une grande influence au sein des appareils de l’État. Ces personnes n’hésitent pas à utiliser tous les moyens disponibles, y compris l’achat de consciences, l’influence sur le pouvoir judiciaire et le financement de campagnes médiatiques virulentes ciblant tous ceux qui tentent de se mettre en travers de leur chemin.

Les médias rémunérés qui travaillent pour eux sont considérés comme l’outil le plus dangereux dans cette équation, car ils contribuent à falsifier les faits, à tromper l’opinion publique et à dissimuler les crimes économiques qui rongent l’État. Ces médias n’attaquent pas les véritables corrupteurs, mais dirigent leurs flèches vers les symboles nationaux et politiques qui ont tenté de contrer cette mafia, comme cela s’est produit avec les présidents Moktar Ould Daddah et Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le danger des hommes d’affaires corrompus et de leurs médias rémunérés ne se limite pas à la diffamation ou à la tromperie de l’opinion publique, mais s’étend à la menace de l’existence même de l’État. Ils cherchent à mettre la main sur les richesses du pays, en utilisant des outils sales pour assurer la pérennité de leurs intérêts illégitimes aux dépens du peuple mauritanien.

Par Abèh Mohamed Lafdhal / Traduit par Futureafrique

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