Revue de presse Afrique: À la Une : la double attaque terroriste de Bamako

Revue de presse Afrique: À la Une : la double attaque terroriste de Bamako
À la Une : la double attaque terroriste de Bamako
La capitale malienne s’est réveillée au son des coups de feu mardi matin. Au moins deux attaques, revendiquées par le Jnim, branche locale d’al-Qaïda, ont ciblé des points stratégiques. La presse malienne, relayant les appels des autorités militaires, se veut rassurante : « Bamako a été la cible d’une horde de terroristes, relate L’Essor. Très tôt ce mardi, des hommes lourdement armés ont attaqué l’école de la gendarmerie de Faladiè et la base militaire de l’aéroport en Commune VI du District. Les combats se sont engagés pendant une bonne partie de la journée. Mais la situation a été vite maîtrisée par nos Forces de défense et de sécurité. (…) À la mi-journée, poursuit L’Essor, le chef d’état-major général des Armées, le général de division Oumar Diarra, s’est rendu à l’école de la gendarmerie pour faire le constat. Dans la cour de l’établissement, plusieurs terroristes capturés par nos Forces de défense et de sécurité. D’autres abattus, leurs corps allongés au sol. Il y a également des morts et des blessés du côté des Forces armées maliennes, ainsi que des dégâts matériels sur les lieux attaqués. » Aucun détail supplémentaire sur le bilan de ces affrontements.

Combien de victimes ?

Un « bilan qui pourrait être très lourd, affirme Jeune Afrique. Si le nombre de morts n’est pas connu, au moins une dizaine de blessés – y compris des blessés graves – ont été admis à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. D’autres ont été évacués vers l’hôpital du Mali, dans la capitale, ainsi que vers l’hôpital de Kati. Selon plusieurs sources hospitalières, poursuit le site panafricain, les blessés sont majoritairement des membres des forces de défense et de sécurité. Ceux qui ont été admis à Gabriel Touré présenteraient des blessures par balles. D’autres souffrent de brûlures, conséquences de l’incendie (à l’école de gendarmerie) provoqué par des tirs de roquettes. »

Pour sa part, Le Monde Afrique précise que « si les autorités n’ont fourni aucun bilan humain, l’attaque contre l’école de gendarmerie a fait « beaucoup de morts », d’après un officier interrogé sur place. Côté Jnim, à présent, poursuit le journal, « dans un communiqué, diffusé hier en fin de matinée, l’organisation jihadiste affirme avoir mené une « opération spécifique » contre « l’aéroport militaire et une base d’entraînement de la gendarmerie » qui a entraîné d’ »énormes pertes humaines et matérielles » ainsi que la « destruction de plusieurs avions de combat »»

Un nouveau revers pour la junte

En tout cas, commente Le Monde Afrique, « avec cette double attaque du Jnim en plein Bamako, la junte essuie un nouveau revers après sa défaite, fin juillet, à Tin Zaouatine, dans l’extrême-nord du pays, où les rebelles indépendantistes du Cadre stratégique permanent ont affirmé avoir tué 47 soldats maliens et 84 mercenaires de Wagner. Le groupe jihadiste, qui avait prévenu qu’il ciblait Bamako, avait visiblement soigneusement préparé cette opération complexe, qui a mobilisé plusieurs combattants et des moyens importants. »

Qui plus est, pointe encore le journal, « la date de l’attaque pourrait ne pas avoir été choisie au hasard. Elle intervient cinq jours avant la Fête de l’indépendance, le 22 septembre, et deux jours après le premier anniversaire de la création de l’Alliance des États du Sahel. »

Des failles

Commentaire de L’Observateur Paalga au Burkina Faso : « le Jnim aurait voulu faire la nique au président Assimi Goïta qu’il ne s’y serait pas pris autrement. (…) Parvenir à lancer un assaut contre l’aéroport, censé être un centre névralgique dans un pays en proie au terrorisme, cela suscite forcément des interrogations sur le système de sécurité. On se demande ce qui n’a pas marché dans ce dispositif, qui plus est soutenu par les mercenaires russes de Wagner, au moment où, dans tous les discours officiels, on parle de la montée en puissance de Forces armées maliennes ? »

« Beaucoup de questions », pointe également WakatSéra : « il est temps de se demander quelle option ajouter à celle du tout militaire qui ne fait pas la preuve de toute son efficacité, malgré la bravoure des armées régulières. De même, ne faudrait-il pas que les pays comme le Mali, lancés dans la reconquête totale du territoire national, ne mettent pas tous leurs œufs sécuritaires dans le seul panier russe, et s’assurent d’abord de la cohésion nationale, qui rassemblera davantage de patriotes contre l’hydre terroriste dont chaque tête coupée repousse aussitôt ? »

Par :
Frédéric Couteau
pour RFI

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